A chaque nouveauté qu'elle présente, la Commonwealth Bank of Australia ("CommBank") vante les mérites du pharaonique chantier de refonte de son cœur de système informatique, qui lui aurait donné cette incroyable capacité à innover sans discontinuer. Malgré un soupçon d'exagération, force est de reconnaître que certaines idées sont plus faciles à concrétiser avec un socle moderne.
En ce début d'année, c'est un portail destiné aux investisseurs individuels, "MyWealth", qui vient apporter une nouvelle illustration de cette force indiscutable, à laquelle s'ajoute une volonté permanente de repousser les frontières de la banque "traditionnelle". La présentation de cette plate-forme n'est en fait qu'une démonstration magistrale d'une démarche d'innovation proche de la perfection.
Et, par rapport à l'envers du décor, le résultat pourrait paraître un peu fade, au premier abord. "MyWealth" est un site web dans lequel les australiens sont invités à apprendre les bases de l'investissement, se familiariser avec les techniques correspondantes et gérer leur portefeuille. L'ensemble a été conçu entièrement en adoptant le point de vue du client, proposant un univers riche mais en même temps facile à appréhender.
Déjà à ce stade, il faut tout de même s'arrêter sur une particularité de "MyWealth" : à l'image de ce qu'ont déjà tenté quelques spécialistes du trading en ligne et autres startups (tels que eToro ou Boursorama), et beaucoup plus rarement visible dans les offres des banques "historiques", la plate-forme comporte un espace communautaire où les participants peuvent poser leurs questions, échanger leurs conseils et dialoguer directement entre eux.
Mais tournons-nous maintenant du côté de la mise en œuvre de ce projet, dont un article de Finextra donne un aperçu. En termes d'organisation, il a mobilisé une petite équipe interne, constituée pour l'occasion et fonctionnant en mode "startup". Ce qui transparaît de cet esprit particulier, ce sont 2 caractéristiques principales : l'approche centrée sur le client, qui guide la démarche de conception, et la rapidité avec laquelle les idées sont concrétisées, qui a permis de réaliser l'ensemble du projet en 9 mois.
Pour revenir au sujet que j'abordais en introduction, cette logique de "startup" représente justement une de ces options qui ne sont pas à la portée d'institutions dont le Système d'Information ne serait pas préalablement rationalisé et suffisamment modulaire. En effet, une "startup" a besoin d'autonomie et d'indépendance !
Les choix techniques attirent également l'attention. Ainsi, le site "MyWealth" a été entièrement réalisé en HTML5 (la dernières évolution des standards du W3C) et, à ce titre, il constitue une superbe vitrine pour cette technologie parfois décriée. La richesse des contenus, notamment au niveau des graphiques interactifs, démontre sa valeur, sans équivoque.
Dernier point, et non des moindres, l'article de Finextra nous apprend que des APIs ("Interfaces de Programmation Applicative") ont été conçues dès l'origine au sein de la plate-forme. A terme (lorsque les processus de validation auront été définis), celles-ci permettront à tout développeur de proposer aux utilisateurs des services complémentaires qui s'intègreront de manière transparente dans le portail. Voilà encore une idée qui peut être attribuée à l'esprit "startup" tant vanté !
S'il est question aujourd'hui de CommBank, il est aussi intéressant de noter que la plupart des ses "recettes" se retrouvent, sous une forme ou une autre, dans toutes les banques qui sont à la pointe de l'innovation et qui sont, ou seront rapidement, celles qui réussissent dans notre monde en pleine transformation. Il doit donc certainement y avoir quelque chose à retenir de ces méthodes...