Cabaret Aléatoire, 9 Février 2013
Un Cabaret aléatoire très bien rempli, malgré le froid et une grosse affiche electro au Dock des suds, pour cette soirée de clotûre de la deuxième édition du festival de musiques et arts électroniques Reevox.
On suppose vu la moyenne d’âge que beaucoup sont venus pour Yuksek mais il y a déjà une assistance fournie et attentive pour les premiers artistes.
En bon ignare des musiques expérimentales que je suis, il me sera difficile de décrire avec précision la création de MXCT, lesquels délivrent un travail de textures sonores minimaliste à souhait.
Un souffle de plus en plus vrombissant, une genre de clarinette qui intervient parfois, dur dur de rentrer dans cet univers sans en avoir les repères.
La jolie surprise de la soirée est venue du Messin Chapelier Fou, qui nous confesse être grippé mais en rien démotivé.
Son deuxième album « Invisible » sorti l’an dernier laissait présager un bon moment mais c’est un peu plus que ça, un concert-trip original et assez envoûtant.
Les morceaux à dominante instrumentale s’écoutent avec plaisir, et on aura rarement vu sur scène un équilibre aussi parfait entre électronique et organique.
Le musicien à béret arrive presque à nous faire oublier qu’il est seul maître à bord, avec ses accords de violons et guitares auto samplés qui se marient à merveille à des beats triturés sur ses machines.
Peu loquace quand il s’agit de présenter ses morceaux, Chapelier Fou a en revanche été d’une générosité exemplaire et livré un live faussement simple et de toute beauté. Chapeau bas.
Avant même qu’Arnaud Rebotini et Christian Zanessi investissent la scène, on s’attend à du spectaculaire avec d’énormes séquenceurs et un voile hissé pour les visuels de sa complice Zita Cochet.
Ce sera une performance longue en bouche dont les subtilités échappent parfois à une frange du premier rang échaudée par quelques montées EBM martiales dont le colosse de Blackstrobe a le secret mais sans doute un peu refroidie par les moments plus planants.
« On veut du son » crient certains éméchés, ils seront servis avec le dj set final de Yuksek, de retour dans le coin quelques mois après le carton de sa formule live au festival Rock Island.
Ce sera, avec les disques de Metronomy et Santigold qui passaient pendant les changements de plateau, le seul moment ouvertement pop de la soirée.
Avec des remixes de Blur, Arcade Fire ou Lily Wood & The Prick, plus quelques uns des morceaux qui ont fait le succès du Remois, nettement plus applaudis que les sons plus frais de sa sélection, comme le pourtant imparable « White Noise » de Disclosure.
Bonne ambiance mais pas aussi déchaînée qu’attendue, la faute peut être à un son étouffé qui tranchait un peu avec celui impeccable des précédents artistes.
Dans l’ensemble en tout cas, la soirée de par son éclectisme mérite cette belle affluence et en appelle d’autres du même acabit.