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J’ai eu un Polonais dans mon lit.

Publié le 12 février 2013 par Nasakenai

QUOI? C’est QUOI ce titre? Ouais, Madame, j’ai eu un Polonais dans mon lit, même que ça m’a fort énervée. (Ah là là, tous ces titres aguicheurs alors qu’il n’y a rien de croustillant, c’est dégueulasse, ça trompe l’ennemi.)

Explication. Ce samedi fut un jour plutôt compliqué… J’étais supposée aller à Londres en voiture avec ma copine et deux zicos. Je l’ai fait. J’étais supposée prendre un ferry, je l’ai fait, même si la douane m’a cassé les couilles, mais bon… J’étais supposée y amener ces deux gars pour un concert. Je l’ai fait. J’étais ensuite supposée amener les deux gars à l’aéroport de Londres pour qu’ils aillent jouer en Allemagne le lendemain. Je l’ai pas fait. Parce que c’est parti en couilles.

Déjà, sur place à Londres, pas d’accueil, pas de loge, pas de repas, même pas une bouteille d’eau pour mes gars, pas un micro qui fonctionne, un technicien à la con, un public pas sympa, pas attentif, bref, concert de merde. Londres, je l’aime pour beaucoup de choses, mais à chaque fois que j’y vais pour bosser, c’est pire que tout. Dès lors le show se fait tant bien que mal, puis on boucle les bagages, on se casse sans dire au revoir et on décide d’aller souffler un peu dans un resto du coin. Le temps passe, les gars se détendent, et on décide après une bière de rentrer à l’hôtel. Là, le drame… Un des sacs a été volé pendant notre repas. Dedans, tous les effets personnels d’un des musiciens. Passeport inclus. Pas de passeport=pas de retour en France. Encore moins d’entrée en Allemagne par avion.

La nuit se poursuit donc. Une heure du mat’, permanence de l’ambassade japonaise à Londres, bureau de police, etc. Mauvaises nouvelles, on pourra pas rapatrier notre Jap’. Je pense à le cacher dans le coffre de ma bagnole, mais j’ai pas envie de me retrouver en taule à Dover. Bref, désespérés, avec un Japonais tout stressé, on décide de rentrer à l’hôtel.

(Là c’est la pause romantique. J’avais choisi une maison d’hôte près de l’aéroport de London Stansted, la Willows Guest House, et FRANCHEMENT, si j’avais pas eu toutes ces merdes, j’aurais vraiment aimé cet endroit. Une maison à la campagne, avec quelques gentils chiens et des gens sympathiques qui nous accueillent, un environnement hyper bucolique, des chambres vraiment bien aménagées et confortables, vraiment bien. Sans rire: http://www.thewillowsguesthouse.com/)

BREF. J’arrive à l’hôtel. 2h30 du matin. Je sens que la nuit sera courte, puisqu’on a prévu d’aller à l’aéroport amener le deuxième gars (celui qui avait encore son passeport), à 8h. Là, évidemment, l’auberge est fermée. Il y a un mot sur la porte pour moi: « vous pouvez prendre les chambres 1 et 2, les clés sont sur les portes ». Nous trouvons les chambres… pas les clés. On s’énerve, on fait un peu de bruit, on essaie de réveiller les proprios, et là… la porte de la chambre 1 s’ouvre, sur un Polonais en slip absolument pas content que quelqu’un essaie d’ouvrir SA porte en pleine nuit. Une minute. C’est MA chambre. C’est écrit sur CETTE fiche. Encore du temps perdu, des discussions, on met les Polonais dehors … et le temps que les draps soient changés et le quiproqui réglé, on a passé une nuit formidable. Il s’est avéré que les Polonais en question s’étaient probablement trompés d’hôtel, et s’étant paumés relativement, ils ont profité de l’aubaine des clés sur une porte pour s’installer confortablement dans nos plumards. Moi ça me rappelle la connasse et les trois ours là. Un conte où une gamine entre et utilise tous les effets personnels de l’ourson… Je connais plus les détails mais peu importe.

Bref… Mon Japonais s’est fait bloquer à Londres, il y est toujours à l’heure où je vous parle… Il est pas allé en Allemagne, son pote est allé tout seul. Moi je suis rentrée, avec une fatigue supplémentaire. J’accumule un peu ces temps-ci. Il y a des moments où la guigne s’installe et reste un moment… Là c’est jour après jour. Je me demande parfois si c’est un signe qui m’est adressé, un signe qu’il faut arrêter, ralentir, faire autre chose… Ou alors lutter contre le « mauvais sort » et l’abattre? Je vais encore tenter.



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