La révélation de la démission du Pape a créé la surprise générale, le monde entier étant habitué à voir les Souverains Pontifs lâcher la barre jusqu’à leur dernier souffle. Avec la simplicité qui le caractérise, et dans un discours en latin, Benoît XVI a déclaré que ses forces, en raison de l’avancement de son âge, n’étaient plus aptes à exercer de façon adéquate le ministère. Il faut reconnaître qu’être chef de l’église catholique exige de ne pas vivre une existence de noix de St Jacques dans sa coquille, malgré les belles soutanes, les dorures palatiales et les promenades en papamobile, ce métier n’est pas une sinécure. Sans parler de la pression médiatique et des intrigues qu’on suppose dans ce micro Etat qu’est le Vatican peuplé uniquement d’hommes habillés en robe !
La renonciation papale est à mettre en parallèle avec l’abdication il y a peu de la reine Béatrix des Pays-Bas qui, après 32 ans de règne, a décidé de passer la main à son rejeton le prince d’Orange. Le gamin de 45 ans peut se réjouir, il n’aura pas à attendre de peler son ennui toute sa vie pour s’asseoir sur le trône, comme le pauvre Prince Charles qui vieillit aux pieds de l’inoxydable Reine mère et n’aura jamais l’occasion d’être souverain.
Ces deux événements concomitants nous rappellent que face à une espérance de vie augmentant sensiblement de quelques semaines chaque année, les vieux à tous les niveaux du pouvoir sont légion et encore suffisamment vigoureux (et retors) pour ne pas accepter de tirer leur révérence en laissant la place à des plus jeunes qu’eux, des jeunes de 50, 60 ou 70 ans s’entend ! Tout en acceptant de laisser un strapontin aux bambins de 20, 30 et 40 ans…
Une cohabitation est possible mais difficile dans un monde surpeuplé où il semble qu’il n’y a pas de place pour tout le monde au même moment. Il faudra pourtant bien trouver un moyen de ne pas désespérer la jeunesse face à la tentation gérontocrate d’une vieillesse accrochée aux prébendes et aux prérogatives des pouvoirs de tous poils. Si déjà, tous les plus de 75 ans acceptaient de donner leur démission avec la dignité du sage, nous assisterions à un renouvellement salutaire de par le monde des conseils d’administrations, gouvernements, institutions…