L’autre jour, un ami sortait épuisé d’un échange de tweets
avec un homme politique. Il en a conclu qu’en France, la politique c’est l’inefficacité.
Il faut absolument l’éviter. Cela m’a rappelé Hannah Arendt.
Sa pensée vient de la Grèce présocratique. A cette époque,
ce qui faisait d’un homme un homme (par opposition à animal soumis à la
nécessité physiologique), c’est la participation à la « politique »
(au sens polis – cité). La politique c’est « l’action » par
excellence. Son but : l’immortalité. Comment ? Elle produit une œuvre (durable) dont
l’histoire est celle de ceux qui l’ont faite (d’où immortalité du groupe, et
des individus). Qu’est-ce qui meut le politique ? Le désir de « gloire ». (Par opposition à la morale.)
Or, aujourd’hui, la politique est une excuse pour l’inaction !
Et même pour paralyser l’action nécessaire à la survie du groupe. La politique
aurait-elle été parasitée par l’intérêt individuel ? Les politiques ont-ils utilisé la politique pour lui faire dire
le contraire de son esprit ? Est-ce ce qui est arrivé à la Grèce
présocratique ? Qui était aussi celle des sophistes ?
Répétition de l’histoire des charlatans de Molière et de la médecine ? Ce sont
les parasites qui s’emparent en premier de l’innovation. Le spectacle ridicule
qu’ils donnent suscite une réaction qui conduit, finalement, à utiliser l’innovation
correctement. Dans un sens, c’est la résistance au changement de tartuffes, qui
défendent leurs avantages acquis, qui pousse ceux qui veulent
bien faire leur travail à se surpasser (cf. Pasteur et la génération spontanée, et peut-être
Obama et les républicains). Espérons qu’il en sera ainsi en politique ?