Retour aujourd’hui sur The Master, le nouveau film de Paul Thomas Anderson avec dans les rôles principaux Joaquin Phoenix (Freddy), Philip Seymour Hoffman (Lancaster) et Amy Adams (Peggy). L’histoire se déroule dans les années 50 aux États-Unis. Freddie, un vétéran, revient en Californie après s’être battu dans le Pacifique. Alcoolique, il distille sa propre gnôle et contient difficilement la violence qu’il a en lui. Quand il rencontre Lancaster Dodd, alias le « Maître », charismatique meneur d’un mouvement nommé la Cause, il tombe rapidement sous sa coupe…
De manière générale, je dois dire que j’ai plutôt bien accroché à ce film. Et cela en grande partie pour la performance magistrale de Joaquin Phoenix. En effet, il est parvenu à me captiver tout du long, même quand l’histoire était un peu moins intéressante. Et Dieu sait qu’elle l’était parfois lors de certains passages plus confus au cours desquels je ne pouvais pas m’empêcher de me poser toutes sortes de questions. C’est pour moi le plus grand problème du film, le fait qu’on ne sache finalement pas vraiment où le réalisateur veut en venir et ce qu’il veut nous dire au travers des différents personnages. D’ailleurs, même avec le recul, je suis toujours aussi perplexe. Néanmoins, comme je le disais, je n’ai jamais décroché car le personnage de Freddie est absolument fascinant. Du coup, on reste absorbé par ses moindres faits et gestes tout au long du film. Qui plus est, sur le plan purement visuel, la photographie est particulièrement soignée et nous offre des images d’une précision assez saisissante. De quoi maintenir sans problème l’intérêt pendant un peu plus de deux heures.
Et si certaines séquences sont un peu laborieuses, d’autres sont en revanche exceptionnelles. Je pense par exemple à l’interrogatoire que fait subir Lancaster à Freddie sur le navire. Cette scène est juste passionnante et la performance des acteurs n’y est certainement pas étrangère. Je ne vais pas revenir sur Joaquin Phoenix car j’en ai déjà longuement parlé mais j’ajouterai simplement qu’il mérite, selon moi, largement l’Oscar de meilleur acteur au vu de son interprétation. A ses côtés, Philip Seymour Hoffman est tout aussi prodigieux dans la peau de ce chef de mouvement au comportement des plus singuliers. Toutefois, aussi bon soit-il, sa prestation est tout de même quelque peu éclipsée par celle éblouissante de Joaquin Phoenix. Enfin, Amy Adams ne démérite pas dans ce qui constitue le seul rôle féminin notoire du film. Effectivement, elle est plutôt convaincante dans le rôle de l’épouse du « Maître » et s’affirme au fur et à mesure du récit comme un personnage plus important qu’on aurait pu le croire au départ, notamment de par l’influence qu’elle exerce sur son mari.
En définitive, si The Master est assurément un drame qui déroute et dont le message final manque de clarté, il n’en demeure pas moins un film captivant emmené par un Joaquin Phoenix en état de grâce. Même si je suis certain qu’il ne plaira pas à tout le monde, je le conseille tout de même car il a le mérite de ne pas laisser indifférent.