Happiness Therapy (2013) de David O. Russell

Publié le 11 février 2013 par Flow

Happiness Therapy.

(réalisé par David O. Russell)

La mélodie du bonheur.

Alors que d'autres cinéastes revisitent actuellement l'Histoire américaine de ces derniers siècles (ou années), David O. Russell, lui, continue d'analyser la vie (ou la survie) de familles dysfonctionnelles. Et il le fait toujours avec autant de talent. Entre drame intimiste et comédie romantique au canevas classique, son film est avant tout un concentré de bonne humeur rafraîchissante en cette période de grisaille hivernale.

La vie réserve parfois quelques surprises…

Pat Solatano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents.

Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme.

Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé. Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives...

Peut-on être heureux lorsqu'on est bi-polaire ? Voilà l'épineuse question à laquelle David O. Russell tente de répondre. Ainsi, son héros meurtri et déprimé tente de se reconstruire en adoptant une attitude positive et répond aux difficultés de la vie avec un optimisme à toute épreuve qu'il entretient en faisant beaucoup de sport.

Cherchant à re-vivre après un épisode traumatique qui l'a laissé sur le carreau, il emporte presque immédiatement notre sympathie. On s'inquiète pour lui, on rit avec lui... Bref, on est dans le film. Le réalisateur nous tient par les roustons et en profite pour en remettre une couche avec Tiffany, encore plus amochée que son homologue masculin.

Ces deux écorchés de la vie étaient fait pour se rencontrer et on savoure avec plaisir chacune de leurs scènes. Leur rencontre semble évidente, nécessaire pour chacun des deux. Un médicament contre leur malaise profond et une étape de plus vers le bonheur. Ce besoin primaire pour le spectateur de voir qu'au cinéma la vie est rassurante, que malgré les complications la joie n'est jamais très loin permet de fermer les yeux sur l'aspect rom-comdu film, à n'en pas douter le plus faible, car le plus convenu.

La première partie, centré sur les contraintes d'une maladie compliquée est nettement plus aboutie. David O. Russell analyse l'impact de cette dernière sur la vie de son personnage principal mais aussi sur celle de ses proches. Comment celle-ci envenime les rapports familiaux jusqu'à transformer cette famille modèle en cellule dysfonctionnelle. Entre un père toqué pétri de culpabilité, une mère dépassée et un frère qui a préféré mettre les voiles, il est clair que le regroupement de tout ce beau monde est un mélange explosif (d'ailleurs ces explosions sont les meilleures scènes du film). Pourtant, toutes ces failles rendent les personnages plus attachants que les familles parfaites, apparaissant ici comme sclérosées. Alors qu'importe si la fin tend à prouver le contraire.

Le film pèche par son côté rom-comtrop classique mais il emporte l'adhésion grâce à une galerie de personnages attachants, porté par des acteurs inspirés. Une bonne surprise.

Note: