« Tenter de muer la
vie en fête et de se faire, en tant que peintre, le promoteur de fêtes que d’autres
pourront vivre s’ils savent user de leurs yeux (de même que ceux qui approchent
André Masson n’ont qu’à se mettre à l’écoute pour jouir de la fête à bâtons
rompus qu’offre sa conversation), telle semble avoir été, très tôt, la double
volonté de cet artiste, qui a certes une vue tragique de la condition humaine,
mais est essentiellement un dionysiaque persuadé, comme Nietzsche, que “l’art
véritable est toujours un dithyrambe de la vie ” et incapable autant que lui de
s’accommoder d’un dieu qui – selon les termes qu’il lui reprend – ne serait pas
un dieu dansant »
Michel Leiris, « André Masson », in Écrits sur l’art, édition établie par Pierre Vilar, CNRS Éditions,
2011, p. 136.