" Deng Xiaoping ( 邓小平) (22 août 1904 - 19 février 1997) a été le secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) de 1956 à 1967 et plus tard le dirigeant de la République populaire de Chine de 1978 à 1992. Bien que retiré ensuite des affaires, il demeura un référent pour le régime jusqu'à son décès. " (Wikipédia)
On se dit " Tiens, elle n'a plus rien à raconter alors elle nous fait des biographies de tous les dirigeants chinois depuis les origines du monde !" Pas du tout.
Son portrait est toujours présent
chez les vendeurs de peintures
Continuons... " Deng Xiaoping est généralement considéré comme étant à l'origine du développement économique de la Chine actuelle." Ah, nous y voici. S'il n'y avait pas eu Deng, James Bond ne serait pas venu à Shanghai, c'est sûr.
On s'en doute, ce drôle de petit bonhomme (1,50 m) n'était ni maçon, ni réalisateur de film.
Deng Xiaoping est né sous le nom de Deng Xixian dans la province du Sichuan, fils de Deng Wenming, propriétaire terrien de moyenne importance, et de Dan, qui meurt rapidement, laissant derrière elle 7 enfants. Ecoles dans le coin, puis il débarque en France en 1920 avec la mission d'apprendre de l'Occident pour sauver la Chine en prise à d'importants troubles. Les migrants chinois n'ont d'autre choix que de travailler pour subvenir à leurs besoins.Travail à des laminoirs d'usine, en fabrique, puis comme assembleur chez Renault et à l'usine Kléber.
En 1929
Il découvre le marxisme, dont les idées n'ont pas encore atteint la Chine et devient communiste et un fervent opposant au système capitaliste. Adhère au parti en 1923, devenant un des chefs du mouvement de la jeunesse communiste chinoise en Europe. Idéologie radicale, qui voit en la révolution communiste la seule solution à la résolution des problèmes de la Chine. Il passe ensuite une année à Moscou.Retour en Chine en 1926, armée, organisation de manifestations clandestines à Shanghai, escalade dans la hiérarchie du parti, mariage... Ensuite, secrétaire de district du Comité du Parti, directeur du département de la propagande du comité provincial du parti, se remarie. La longue marche de Mao, puis commissaire politique des trois divisions qui ont restructurées l'armée communiste pendant le conflit avec les Japonais. Se marie pour une troisième fois. Participe à diffuser les idées de Mao Zedong.
Avec Madame Zhuo Lin (N°3) - 1939
Photo trouvée sur http://wang888.skynetblogs.be
Le 1er octobre 1949, Deng Xiaoping assiste à Beijing à la proclamation de la nouvelle République populaire de Chine. Assume peu à peu, mais rapidement, les postes de vice-premier ministre et vice-président de la Commission des Finances, de ministre des Finances et directeur du bureau des communications, puis devient secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois, directeur du Département de l'organisation et vice-président de la Commission de la défense nationale. Tout ça va être difficile à résumer pour son CV sur 2 pages A4.
Deng dans un marché aux puces
On en remet une couche, rejoint le bureau du Politburo. Fidèle à Mao, il dirige avec brutalité la purge du PCC pendant la campagne anti-droitière. Sous son autorité, plus d'un million de Chinois sont arrêtés et contraints de formuler leur autocritique. Occupe également le poste de secrétaire général du Comité central, l'un des postes les plus élevés dans la hiérarchie complexe du pouvoir de l'État, devient pratiquement le bras droit du président. Méchant, mais efficace...Toutefois, l'échec économique du Grand Bond en avant provoque la critique de la capacité de gestion économique de Mao. Deng Xiaoping, bien plus prudent, commence à prendre les rênes de la politique économique, laissant Mao dans un rôle symbolique comme référent idéologique. Mao lance alors la Révolution culturelle, qui encourage les masses à éliminer les droitistes capitalistes qui ont infiltré l'aile du parti, dont parmi eux Deng. C'est tendu.
En famille et en 1960
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Sur les murs des villes (The Economist)
Réhabilitation politique, retour au gouvernement, la montée au pouvoir de Deng est désormais inexorable. En 1978, il prend les rênes du pouvoir. A partir de 1979 les réformes économiques de type capitaliste s'accélèrent, bien que la rhétorique de style communiste soit conservée. L'économie chinoise s'ouvre vers l'extérieur. Les contacts commerciaux entre la Chine et l'Occident commencent à se développer. Deng indique clairement que la priorité du nouveau régime chinois est le développement économique et technologique. Le message qu'il passe au peuple chinois est d'autant plus clair : " Il est bon de s'enrichir ». Sa fameuse citation tant critiquée en 1960 selon laquelle « Peu importe qu'un chat soit blanc ou noir, s'il attrape la souris, c'est un bon chat " reprend tout son sens. Expansion de l'économie, négociations avec le Royaume-Uni pour la restitution de Hong Kong et avec le Portugal pour celle de Macao, « un pays, deux systèmes », selon Deng.
En amoureux à Shanghai en 1989
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Si j'ai noté en introduction que sans Deng, pas de James Bond à Shanghai, c'est que la ville a vécu le même genre de montagnes russes que l'homme. Encensée, répudiée, revalorisée... et maintenant une vitrine de la Chine qui gagne, une fierté pour les Chinois. L'homme avait vu juste, Shanghai n'allait pas s’embarrasser de son histoire parfois trouble. Shanghai réhabilitée allait foncer. Le faste allait revenir. Il est revenu !