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Au Saint-Georges, un divertissement de bonne tenue...

Publié le 11 février 2013 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

critique 3 lits pour 8 alan ayckbourn jean-luc moreau théâtre saint-georges

Contrairement à ce que le titre du spectacle pourrait laisser supposer, non "3 Lits pour 8" n'est pas la suite de l'ineffable "Pyjama pour 6" de feu Marc Camoletti (boulevardier du siècle dernier  qui nous fit également subir, rappel à destination des plus jeunes, "Boeing Boeing" ou "duos sur Canapé"), mais une honorable et amusante comédie anglaise sur le couple signée Alan Aycbourn, dont vous avez peut-être applaudi il y a quelques années "L'Amour est Enfant de Salaud", mise en scène au cordeau par Jean-Luc Moreau. Pour une soirée de rire réussie.

Le pitch est simple. Antoine et Natacha, quadras aux rapports amoureux pour le moins électriques, vont réussir l'exploit, au cours d'une seule et même soirée, de détruire l'ambiance de la fête à laquelle ils sont conviés, remettre en cause l'équilibre du couple de leurs hôtes, mais aussi celui des parents d'Antoine et de son ex qui passait par là. Soient quatre crises à résoudre en trois endroits différents, trois chambres représentées simultanément sur le plateau du théâtre.

La dramaturgie d'Aycbourn a tout des meilleurs Feydeau. Comme le célèbre vaudevilliste, l'auteur se régale à imaginer les situations les plus extravagantes , la mécanique est imparable, et ses dialogues se révèlent souvent irrésistibles. Mais l'épaisseur de ses personnages lui permet par ailleurs de développer une véritable réflexion. Ici sexualité, passion, communication, quotidien, temps qui passe, doute, confiance, sont évoqués à travers ces quatre binômes aux profils complémentaires. Et si l'action se déroule dans la chambre à coucher, le propos vole presque toujours au dessus de la ceinture.

La distribution est épatante. Tous conjuguent impeccablement sincérité de jeu et efficacité comique. Marie Montoya et Pierre-Oliver Mornas sont ceux par qui tout arrive. Les crises de nerfs de la première, suivies de ses tordants petits exercices de relaxation, nous réjouissent autant que la passivité et le sans-gêne du second. Jean-Christophe Barc interprète pour sa part avec brio le gars un peu bourru qui ne se pose jamais de question, jusqu'à ce que sa moitié,  Juliette Meyniac,  lui avoue penser à l'agencement de leur intérieur tandis qu'ils font la chose. Celle-ci  joue merveilleusement les naïves un peu nunuches. Mathilde Pénin et Dimitri Rataud (belles énergies subtilement maîtrisées) ont quant à eux la lourde tâche de donner vie au couple en apparence équilibré. Annick Blancheteau et Bernard Alane, enfin, endossent avec gourmandise et malice les habits des seniors.

Franchement ? C'est drôle.

Alors pourquoi pas.


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