De la fille qui était enfin sortie de sa grotte

Publié le 11 février 2013 par Pimprenelle2

Après des mois dans l’obscurité, à vivre dans un appartement que d’aucun en était arrivé à appeler « ma grotte », enfin, enfin, la lumière fut !

Le luminaire a toujours été un problème. Le contemporain, est certes beau, mais bien au-dessus de mes moyens, et jurerait dans le décor. Sinon, y a quoi ? Alinéa, Ikéa, Habitat, que sais-je encore, je les ai tous parcourus, virtuellement le plus souvent, les temples de la consommation, ce n’est pas ma came. Je connais des façons bien plus agréables de combler mes heures de loisir. Moi, j’aime chiner, courir les brocantes, les vide-greniers, Emmaüs et troc de l’Ile. J’adore y dégotter l’improbable, y acheter ce dont plus personne ne veut, et lui redonner vie. Mais côté luminaire, c’est pas la joie, plutôt la foire au débris : l’halogène sans âge, le lustre aux coupelles dépareillées, le néo provençal, le rustique tout droit sorti des appartement graisseux et poussièreux des grands-parents.

Je ne désespérais pas mais presque, me demandais si je ne m’en retournerai pas à l’éclairage à la bougie, à moins qu’il ne moins qu’acculée dans mes derniers retranchements je n’accepte de couper les cordons de ma bourse, me fâcher avec mon banquier, investisse dans une lampe de type industriel, restaurée, hors de prix.

Et puis suis tombée sur ça

dans un coin, sage, dissimulée, elle semblait m’attendre, ma précieuse, ma parfaite, conforme à mes attentes. Une Suédoise m’a-t-on dit, des années 50, m’a-t-on précisé. Trois ampoules : deux vers le bas, une vers le haut, dissociables, trois possibilités d’éclairage.

Voilà, je vois. Mon salon rayonne dans la nuit. Suis heureuse.


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