Un petit événement qui méritait largement le déplacement puisqu'il n'y fut pas uniquement question de la refonte du site web du CA Store, qui deviendra plus clair, plus simple et plus abordable pour les clients, même si ce chantier était largement justifié et que le résultat s'avère plutôt réussi.
Ainsi, le premier point qui peut susciter l'admiration concerne l'Alpha Agence. Car la soirée était aussi l'occasion de mesurer le succès de cette dernière, 2 ans après son inauguration. Pourquoi ? Tout simplement parce que le projet de rénovation du CA Store y a été mené, dans la logique de co-création qui constitue sa marque de fabrique. D'ailleurs, l'invitation du Crédit Agricole était avant tout destinée à remercier les clients qui ont participé à cet effort et qui, visiblement, apprécient la démarche.
Du côté du catalogue d'applications lui-même, c'est l'attention portée aux développeurs (baptisés "digiculteurs", du nom de la coopérative au sein de laquelle ils sont rassemblés) qui fait sensation. A l'inverse de la situation qui prévaut sur tous les "AppStores" mobiles, ils auront droit ici à une véritable présence, à travers, par exemple, le "mot du digiculteur" complétant la présentation de chaque application et, surtout, la possibilité de réagir aux commentaires des utilisateurs, voire même d'engager un dialogue avec eux.
Preuve d'une relation équilibrée, les clients ne sont pas les seuls à être écoutés pour la construction du CA Store, les développeurs aussi sont entendus. Et voilà peut-être une justification de la constitution de cette fameuse coopérative qui ne m'a jamais vraiment convaincu de sa pertinence.
Mais, parmi les annonces de cette soirée, les plus importantes étaient réservées pour le dessert. En effet, les APIs ("interfaces de programmation applicatives") évoluent également, toujours en réponse aux demandes des digiculteurs. Les applications que ces derniers conçoivent pourront donc bientôt accéder aux comptes titres et... exécuter des virements ! Que les inquiets se rassurent immédiatement (si possible) : les transferts ne seront permis que vers des comptes pré-enregistrés.
Malgré cette (petite) limitation, voilà de quoi décupler le nombre d'idées qu'il devient possible d'implémenter. Sans beaucoup chercher, viennent tout de suite à l'esprit l'épargne d'impulsion (à la Westpac) et l'épargne "automatique" (sur le modèle de Simple).
J'avoue être déçu, jusqu'à maintenant, par la créativité dont font preuve les digiculteurs, en dépit de quelques bonnes idées soumises sur le CA Store qui semblent rester orphelines. J'espère maintenant qu'avec cette nouvelle possibilité les cerveaux vont enfin bouillonner et nous réserver de belles surprises. D'autant plus que le virement est particulièrement adapté à un accès mono-banque, alors que la consultation des comptes pouvait, il est vrai, souffrir de l'impossibilité d'agréger les informations issues de différents établissements.
En tous cas, le Crédit Agricole vient de repousser une nouvelle fois les frontières de l'innovation dans la banque et fait cruellement ressentir à ses concurrentes le retard qu'elles accumulent...