Disponible depuis quelques jours en DVD et Blu-Ray, l’édition “Director’s Cut” de Hollow Man n’a de Director que le nom. En effet, comme l’a déjà fait l’éditeur sur d’autres titres précédents (Les Larmes du Soleil, Outrages, La Chute du faucon noir), il ne s’agit que d’un bricolage pas très honnête consistant à réintégrer les scènes coupées du ou des DVD précédent(s) et sur lequels le réalisateur lui-même expliquait longuement qu’elles n’avaient pas leur place dans le film. Et pour cause, ça rallongeait inutilement la narration (le personnage de Kevin Bacon bidouillant une caméra de sécurité) et le montage cinéma avait trouvé une pirouette assez maligne pour gommer cette erreur. Erreur réintégrée ici… Parmi ces quelques minutes supplémentaires, on “appréciera” sans doute ce qui doit encore ressembler le plus à la première vision de Verhoeven : le viol de Rhona Mitra dans sa version (quasi) intégrale.
Résultat franchement convaincant pour le transfuge de Hollow Man de son DVD initial vers un support Blu-Ray qui met ici tout en œuvre pour livrer une image d’un excellent acabit. Ce n’est pas encore la perfection, certes, mais le film de Paul Verhoeven trouve néanmoins une image en totale concordance avec son univers visuel très lissé, coloré, mettant en valeur l’aspect studio délibéré de ses décors que quelques grains de copie ne gâcheront jamais. L’essentiel est là en tout cas, c’est net, la définition ne nous épargne aucun détail et le confort d’encodage permet de longuement profiter de divers éléments utilisés pour “voir” l’homme invisible comme l’eau, la fumée, la neige carbonique, etc… L’incroyable performance des effets spéciaux n’ayant pas vieillit, le plaisir est assuré.
Un spectacle d’autant plus efficace que - et on pouvait déjà le constater en salle - le film a bénéficié d’un traitement sonore monstrueusement efficace permettant, là encore, de discerner l’énigmatique personnage là où il était impossible de la voir. Du Dolby Digital 5.1 True HD à tous les niveaux appuyant efficacement l’atmosphère cosy et froid des laboratoires via quelques légers échos métalliques auquel se joignent tout ce que l’on peut attendre d’un tel spectacle : effets surrounds à foison (fumée, explosion, ricochet d’armes à feu) musique pétaradante et un caisson de basse qui se déchaîne à la moindre occasion et plus particulièrement dans la très bruyante confrontation finale. Un brin en dessous, la VF ne perdra rien de cette énergie folle et les amateurs de films qui swinguent en ont encore pour leur argent.
En nous gratifiant de cette fausse Director’s Cut, Columbia effectue un charcutage massif dans de nombreux suppléments pourtant proposés dans l’ancienne édition DVD. Cette version bricolée durant un peu plus de 7 minutes supplémentaires, on perd donc en route l’excellent commentaire audio de Paul Verhoven (accompagné de Kevin Bacon) mais également la bande originale isolée en 5.1 et partiellement commentée par Jerry Goldsmith. Bien évidemment, les scènes coupées ne le sont désormais plus…
Il ne nous reste que Hollow Man, anatomie d’un thriller (15min03), une featurette commerciale pas totalement dénuée d’intérêt pour qui s’intéresse à l’énorme mise en place des effets visuels, mais comme une section autrement plus lourde leur est consacrée, on l’oublie illico ! L’autre section, c’est Un costume de chair, sorte de making of proposée en 15 sous parties se focalisant uniquement sur l’aspect technique du film. Tant mieux puisqu’il n’y a pas grand-chose d’autre à analyser. Durant un peu plus de 40 minutes nous sont donc décortiquées les diverses astuces pour rendre visible l’homme invisible et donc autant d’aspects variés. Qu’il soit sous l’eau, sous un masque de latex, avec des muscles en 3D, enfumé, en flammes, il aura à chaque fois été nécessaire de créer un nouveau concept pour rendre le personnage crédible à l’écran. On découvrira également la mise en place des scènes avec le gorille ainsi que la scène finale dans la cage d’ascenseur.
Enfin, toujours dans une politique d’analyse purement technique, un comparatif d’effets spéciaux (4min18) en split-screen permet de comparer trois scènes avant et après retouches numériques.
Source : filmactu.com