19h15, Matt Damon monte sur le tapis rouge du Berlinale Palast. Moi je monte dans le train pour aller au Friedrichstadt-Palast Berlin. Pas de « PROMISED LAND » pour moi ce soir. J’ai tout de même trouvé une alternative intéressante: »DON JON’S ADDICTION« . Après une demi-heure de trajet et encore une demi-heure d’attente dans le froid, je m’installe au troisième rang de la salle qui n’est qu’a moitié pleine. Quelques mètres plus loin, un homme avec un bonnet noir s’enfonce légèrement dans son siège alors que ses voisins de rang tentent de le prendre en photo discrètement. L’homme en question, c’est James Franco. Heureusement pour lui, le reste de la salle ne semble pas avoir remarqué sa présence. Ils sont bien trop occupés à photographier Joseph Gordon-Levitt qui vient de monter sur scène pour présenter ce film dont il est le personnage principal, le scénariste et le réalisateur. Gordon-Levitt fait preuve d’un naturel et d’un dynamisme étonnant. Il gesticule, plaisante avec l’audience et semble surexcité à l’idée de nous montrer son film. Et quand la salle devient obscure, je comprends vite pourquoi. Je tiens à préciser que la version que je viens de voir est sûrement plus crue que celle qui sortira en salle. Joseph-Gordon Levitt a annoncé que certaines scènes risquent fort d’être coupées afin d’éviter que le film ne soit interdit aux moins de 18 ans.
Jon Martello aime la musculation, sa voiture, sa famille, son église, son appartement, les femmes pulpeuses, mais surtout, Jon aime le porno. Il aime tellement le porno que c’en est une addiction. Addiction qu’il a beaucoup de peine à refréner pour éviter de passer pour un pervers auprès de sa nouvelle petite amie, Barbara (Scarlett Johansson). Il est loin le garçon gentillet et romantique de « 500 Days of Summer« . Avec sa carrure et sa personnalité digne des mâles de « Jersey Shore« , Jon Martello en est l’exact opposé. « Don Jon’s Addiction » est une comédie à tendance érotique. Pour les plus sensibles, rassurez-vous, pas de parties génitales apparentes. Par contre, on voit tout le reste. Donc il est préférable de le retirer de la liste des films à regarder à Noël en famille. Tout au long du film, on est mitraillés de fragments de films pornographiques, gracieusement fournis par PornHub. Et grâce à un montage efficace et un humour grossier manié avec subtilité, le film en fera rire plus d’un (mais ne plaira certainement pas à tout le monde).
- Myriam Roelli