Je l’avoue, j’ai été plutôt stupéfait de l’aplomb avec lequel notre président si normal a salué ce qui constituait à ses yeux (aux siens seuls manifestement, vu les réactions…) vendredi, un bon compromis : l’accord européen sur le budget 2014-2020. Quand on sait ce qu’il y a dedans en termes de coupes sombres, il n’y a en effet pas de quoi pavoiser. D’ailleurs, certains journaux ne se sont pas privés de présenter Hollande comme le cocu de l’histoire. je vous entends déjà.. Un jugement sévère, infondé ? Écoutons l’un de mes principaux arguments, qui vient de l’intéressé lui-même : « «J’avais proposé une enveloppe à 930 milliards d’euros, nous en sommes à 908,4. » Premier élément factuel : une baisse de 21, 6 milliards d’euros. Une paille, quoi… Un autre argument ? Celui qui justement m’est le plus sensible, tant j’attendais la nouvelle avec quelque appréhension, concernant l’aide alimentaire aux plus démunis : 2,5 milliards d’euros contre 3,5 milliards d’euros en 2007-2013, soit une baisse de près de 30 %, ce qui a forcément provoqué la colère des associations et l’indignation de certains syndicats agricoles. Mais puisqu’on vous dit que l’État s’engage à compenser cette perte par la ponction de notre budget national, vous n’allez quand même pas vous plaindre !
Pas de vrais perdants, nous dit l’article de 20 mn.fr… Ah bon ? Peut-être hormis parmi ceux qui ne sont guère représentés dans cette Europe là : celle de l’égoïsme national triomphant : les pauvres, les précaires… On s’en fout ! Et les contribuables modestes, notamment en France, qui vont devoir subir l’augmentation de leurs impôts pour financer cette aide destinée à compenser les effets d’une société de plus en plus insouciante du sort de ses victimes…
Mais puisqu’on vous dit que tout va très bien, Madame la Marquise…