Le stress au travail est responsable de nombreux effets néfastes sur la santé, cette méta-analyse de l'Institut finlandais de la santé au travail et de l'University College London montre que l'association avec le développement de cancers est très faible en revanche. Ses conclusions, basées sur un échantillon de plus 100.000 participants de 6 pays, dont la France, publiées dans l'édition du 8 février du British Medical Journal, écartent tout lien entre le stress au travail et cancer colorectal, du poumon, du sein et de la prostate.
Seules quelques études avaient examiné l'association entre le stress au travail et le risque de cancer. Des études ont déjà suggéré de nombreux risques liés au stress comme certains troubles cardiaques comme l'infarctus, l'obésité, le diabète chez les hommes, comme chez les femmes, la dépression ou d'autres troubles de l'humeur via des changements épigénétiques, la baisse de fertilité chez les femmes ou enfin le risque de décès.
90% des cancers sont liés à des facteurs environnementaux dont certaines expositions majeures comme le rayonnement UV et la fumée du tabac, mais cela signifie que les autres ne le sont pas et peuvent donc être liés à des facteurs psychologiques comme le stress. De plus, on sait que le stress peut provoquer une inflammation chronique qui peut jouer différents rôles différents dans le développement du cancer. Les chercheurs du Consortium IPD-travail, dirigés par l'Institut finlandais de la santé au travail ont mené une méta-analyse sur 12 études portant au total sur 116.000 participants âgés de 17 à 70 ans, de Finlande, de France, des Pays-Bas, Suède, Danemark, et Royaume-Uni. Le stress (ou tension au travail (job strain) a été réparti en plusieurs catégories, tension élevée (exigences élevées et faible maîtrise), travail actif (forte demande et niveau élevé de contrôle), travail passif (faible demande et faible maîtrise) et tension faible (faible demande et niveau élevé de contrôle). Les données sur les cas de cancer ont été obtenues à partir des registres du cancer, des décès nationaux et d'hospitalisation.
Aucune preuve d'association entre stress au travail et cancer: Les résultats montrent que 5% des participants ont développé une forme de cancer sur les 12 ans de suivi. Mais les chercheurs n'ont trouvé aucune preuve d'une association entre stress au travail et risque global de cancer. Ils suggèrent que la plupart des associations rapportées par de précédentes études seraient liées en réalité à des facteurs comme le travail de nuit ou par quarts. Ils confirment donc que le stress au travail est peu susceptible d'être un facteur important de risque de cancer. Ce qui n'exclut pas que sa réduction améliore le bien-être de la population.
Source: BMJ 2013;346:f165 Work stress and risk of cancer: meta-analysis of 5700 incident cancer events in 116000 European men and women
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