son œil est à l’absence
femme dormante ouverte sur le toit
sur l’écume iodé d’un souvenir
(je le sais à l’oiseau qui traverse sa tempe)
elle n’a plus maison ni jardin
plus de reflet tronqué dans la buée du soir
ni même d’enfant bleu fiché dans sa poitrine
ses cheveux se décoiffent
ses doigts s’amenuisent
tout angle s’adoucit
de son visage en
fractions de secondes
qui seules
demeurent
une fois de plus
l’urne funéraire
nos cendres à venir
j’ai pesé
son éclat d’entre-monde
tenu comme un secret
terre-mère
et sa tige filée
entre les dents sa fleur
son haleine souffrée
senti la faim proche
confondue
dans un désir pugnace
et chaque tisserand
file cascade
vaine
superbe
nos cendres assouvies