Dans un monde idéal, proche de celui des Bisounours où il fait beau tous les jours, où tout le monde est gentil et ou j’arrêterai de parler avec le nez, tous les auteurs et les artistes seraient des personnes parfaites produisant des chef-d’oeuvres à tour de bras et véhiculeraient des messages de tolérance, d’égalité, de partage et de paix. Ils inciteraient leurs fans à s’ouvrir aux autres, à participer à de grandes causes, à faire que ce monde idéal le soit encore plus si cela pouvait être possible.
Dans un monde idéal, il n’y aurait pas de place pour des auteurs comme Orson Scott Card. Pas de place pour ceux qui utilisent leur notoriété à des fins discriminatoires en reversant 10% de leurs revenus dans des organisations anti-gay.
Malheureusement je ne vis pas dans ce monde là, je parlerai toujours comme un canard et Orson continuera à véhiculer des propos complètement abjectes sur une catégorie de personne dont je fais partie. Bien sûr, il n’est pas le premier auteur de renom et surtout dont le talent ne fait aucun doute, qui possède cette ambivalence entre la qualité de son travail et l’horreur de ses pensés et de ses propos.
Si je parle de cet éminent monsieur, c’est parce que DC l’a récemment embauché pour écrire un chapitre du premier numéro d’Adventures of Superman en format numérique qui doit sortir le 29 avril. Personnellement je compte boycotter ce titre et ce n’est pas la présence d’auteurs que j’adore comme Bruce Timm, Marv Wolfman, Ed Benes, JT Krul, Jeff Lemire, ou Michael Avon Oeming pour ne citer qu’eux qui vont me faire changer d’avis. Encore plus important, je viens de signer un pétition demandant que DC vire ce talentueux homophobe, car payer un artiste pour qu’il utilise 10% de son cachet à porter atteinte à mes droits si péniblement octroyés, c’est juste pas possible.
Je ne vais pas inciter mes gentils lecteurs à faire de même car c’est une démarche qui doit rester libre, la mienne est toute personnelle et correspond tout simplement à ce que je m’efforce très modestement à développer ici, montrer qu’il n’y a rien de plus beau et de plus génial au monde que la diversité.
Quoi qu’il en soit, je ne dois pas être si différente qu’Orson, car si moi aussi j’étais une super écrivain, je me servirai de mon talent pour financer des causes auxquelles je crois dur comme fer. Dans un monde idéal assurément.