SEMAINE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE. --Le sous-préfet passe en revue les enjeux environnementaux pour le bassin d'Arcachon. Et fait des annonces
Du carbone à l'ancre
:Sabine Menet
<>
Dans
le cadre de la Semaine du développement durable, actuellement en cours,
le sous-préfet du bassin d'Arcachon, Philippe Ramon ? passe en revue
les enjeux pour le secteur. « Pour l'État, le développement durable est
la réconciliation des enjeux en terme de développement et
d'environnement, rappelle-t-il. Un compromis et une gouvernance,
qu'illustre notamment la prochaine mise en place de la Clis (Commission
locale d'information et de surveillance) sur la qualité de l'eau. »
1 Pour le climat : un bilan carbone initial
Alors
que les prévisions estiment entre 2 et 6°C l'augmentation des
températures d'ici 2100, et que l'objectif affiché est de réduire par
quatre les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050, le sous-préfet
annonce que l'État accordera une attention toute particulière au futur
Scot (Schéma de cohérence territoriale) attendu pour 2010.
Lequel
devra passer par un arrêt de l'étalement urbain, l'absence de nouvelles
urbanisations (« y compris au sud de La Teste-de-Buch », comprenez du
côté de la fenêtre océane?), une réflexion sur les transports en commun
et la qualité des logements construits ou réhabilités.
«
Et parmi les outils de mesure dont devra se doter le Sybarval (1), nous
envisageons un bilan carbone initial », stipule le représentant de
l'État.
2 Pour la biodiversité : les collectivités consultées
«
Chaque année 25 000 à 40 000 espèces disparaissent. Sur le Bassin, la
disparition des zostères et des habitats de la forêt usagère de La
Teste-de-Buch sont un drame, non seulement pour le Bassin, mais pour
toute l'humanité. »
Et
Philippe Ramon de rappeler que la conférence de Paris avait fixé en
2006 l'objectif d'arrêter l'érosion de la biodiversité en 2010. « C'est
le sens des projets de Natura 2000. La France est en retard par rapport
à l'Union européenne et souhaite ne pas le rester d'ici à sa prise de
présidence. Ainsi, le Muséum d'histoire naturelle de Paris a recensé
les zones abritant des habitats et des espèces remarquables. Les
pêcheurs et les ostréiculteurs ont été consultés et à partir du 15
avril les collectivités le seront. Elles donneront leurs avis sur les
périmètres. »
Ce
qui en découlera ? Une proposition de la France cet été à l'Europe et
la réalisation d'un document d'objectifs. « Je rappelle que Natura 2000
englobe déjà l'Île aux oiseaux, le banc d'Arguin, le domaine de
Certes-Graveyron et les prés salés de Lège et Arès. Et que sa
transmission faite en 2000 n'a jamais empêché aucun bateau de mouiller
au banc d'Arguin? »
3Qualité des eaux : l'?il sur le phytosanitaire
Une
allusion à peine voilée au faux procès fait par les opposants à Natura
2000 aux nouvelles réglementations de plaisance en cours d'élaboration.
« Suite à la venue du président l'été dernier, un groupe de travail
plaisance environnement a mandaté l'Ifremer pour réaliser une étude
(2), qui a montré que la qualité des eaux était bonne et que les
indicateurs préoccupants concernaient la présence rémanente
d'herbicides et de cuivre très probablement lié aux peintures anti
salissure ainsi que l'évolution des HAPC (3). C'est ainsi que nous
avons décidé la mise en place d'une surveillance phytosanitaire du
Bassin, et engagé une réflexion sur la réglementation existante sous
l'égide des affaires maritimes. »
Réflexion
qui a conduit à l'interdiction de tout ancrage sur le chenal de
Courbey, qui propose d'étendre la zone de mouillage de 12 à 72 heures
et qui prône le développement d'une plaisance respectueuse de
l'environnement.
4 Pas de port en eau profonde à La Teste
«
Il n'y aura pas d'autres infrastructures que celles prévues dans le
SMVM (schéma de mise en valeur de la mer) », atteste le sous-préfet. »
Il n'y aura pas plus de bateaux sur le Bassin. Nous aurons un regard
attentif, et l'extension du port du Betey à Andernos ne se fera que si
le bilan écologique est favorable. Quant à La Teste, il n'y aura pas de
port en eaux profondes. » De quoi contrarier le projet présenté lors de
sa campagne par le maire Jean-Jacques Eroles (lire également en page
2-3).
(1)
Syndicat mixte pour la révision et le suivi du schéma de cohérence
territoriale du bassin d'Arcachon. (2) Ses conclusions sont disponibles
sur le site de l'Ifremer. (3) Hydrocarbures poly-aromatiques chlorés.