La plage du Truc Vert ressemble depuis plus d'un mois à un laboratoire à ciel ouvert. Près d'une centaine de scientifiques français mais aussi britanniques, néerlandais, australiens et américains étudient l'effet des fortes marées et des courants sur les mouvements de sable de cette plage de Lège-Cap-Ferret. Pour cela, des caméras et des instruments de mesures ont été déployés sur 700 m de long.
Le site du Truc Vert a été choisi car il est très représentatif des problématiques de la côte atlantique : succession de bancs sableux, de baïnes et présence de dunes embryonnaires et d'une dune complète. L'étude a été menée lors des forts coefficients de marées : « Nous avons connu quatre épisodes de tempête, les plus importants depuis cinq ans sur cette plage, avec des vagues qui ont atteint 10 m de hauteur », explique Nadia Sénéchal, maître de conférence à l'université Bordeaux-I et coordinatrice de cette mission. Les conditions de travail ont donc été éprouvantes pour les scientifiques qui ont déploré de nombreuses pertes de matériel. « Il a fallu faire preuve de beaucoup d'endurance », affirme Gaël Arnaud, doctorant à l'université de Pau. Selon Nadia Sénéchal, des phénomènes incroyables ont été constatés. « En l'espace d'une marée, on a pu observer une érosion de 90 cm alors qu'un peu plus loin, la plage se retrouvait ensablée d'un mètre », note la jeune chercheuse, qui est loin d'avoir terminé sa mission. Toutes ces données vont en effet être étudiées au cours dix prochaines années.
Sophie d'Ambra
- ©2008 20 minutes