Les majors éjectés du hit-parade

Publié le 09 février 2013 par Edelit @TransacEDHEC

Principale victime de la déferlante numérique des années 2000, l’industrie musicale semblait vouée à l’extinction et rien ne pouvait laisser prévoir qu’en 2013, certaines maisons de disques continueraient à gagner de l’argent !

Tout a commencé avec le Mp3 !

Tout le monde parlait d’une révolution digitale et  le Mp3 n’a pas déçu ses partisans. Son apparition vient annoncer le début d’une nouvelle ère, celle du numérique et la fin imminente des supports matériels et des CD. C’est alors que commença une lutte acharnée entre les labels et les sociétés de droits d’auteur d’un côté, les entreprises technologiques et les consommateurs de l’autre. Mais rien ne pouvait freiner l’expansion du numérique et en 2001 lors du lancement du premier iPod par Apple, la machine était déjà en route. Les maisons de disques n’ont rien vu venir ; fini l’âge d’or du CD vendu sans vergogne trois fois son prix, les majors étaient incapables de voir le changement. Quand elles ont réagi, il était trop tard pour faire rentrer le génie dans la bouteille. No Future pour les dinosaures de la nouvelle ère digitale, ricanait alors la génération Napster.

Qui a dit que les maisons de disques étaient mortes ?

N’en déplaise à certains, les industriels du disque n’ont pas disparu. Dans un élan darwinien, les Universal, Warner et autres Sony Music ont réussi à s’adapter et à remonter la pente, en numérisant leurs catalogues, licenciant en masse et en virant tous les artistes qui n’étaient pas bankables. Ajoutez à cela les places de concert à 100 € l’unité et une expansion tentaculaire amenant à l’étouffement des plus faibles et des plus créatifs  et vous aurez les ingrédients secrets d’une remontée magique! Mais le seul et véritable sauveur, avouons-le, a été Steve jobs car sans le succès de son iPod et son magasin en ligne iTunes, la vieille industrie du disque aurait été de l’histoire ancienne. Mais cette venue en aide a un coût: une dime de 30%  du prix de chaque morceau vendu devait être versée au géant américain ! En 2011, les ventes de musique numérique ont bondi de 8 % à l’échelle mondiale, ce qui représente 5,2 milliards de dollars. De plus en plus d’internautes semblent se tourner vers l’offre légale de téléchargement. Celle-ci a dépassé pour la première fois les ventes de disques en janvier 2012, représentant 50,3 % des ventes de l’industrie musicale, toutes plateformes confondues. Les affaires sont bel et bien reparties.

On n’arrête pas la technologie !

Même si l’on reste admiratif devant cette capacité d’adaptation des majors, on voit mal comment ces industriels pourront continuer à protéger leurs intérêts. Les avancées technologiques se font de plus en plus sentir et aujourd’hui avec le développement du streaming et de l’internet haut débit sur les mobiles, les consommateurs perdent petit à petit l’habitude d’acheter de la musique, et puis pourquoi le faire quand on sait qu’en quelques clics, on peut visionner le clip en vogue du moment grâce à Youtube, depuis son Smartphone?  L’émergence de plateformes d’écoute telle que Spotify ou Deezer ne va pas arranger les choses. Tout ceci sans parler du téléchargement illégal qui n’en finit plus d’attirer de plus en plus d’adeptes et qui semble devenir monnaie courante dans beaucoup de foyer. Alors on ne peut qu’être curieux de savoir quel serait la prochaine parade des maisons de disques car, à défaut de trouver une future alternative, ça sera la fin d’un règne qui n’a que trop duré.

M.D