Introduction.
He toi, prend ton sample, ta platine, ton jembe ou ton tambour
Griot, rappeur, chanteur, comédien, narateur du haut de tes planches
Mets des notes sur le texte, clame le autour de toi. Troubadour.
Rythme les mots et le crayon de Barly et que ton phrasé déhanche
Toute reproduction doit mentionner ce qui suit : ©Barly Baruti : Dessin
Night Club “on thirty june” Kinshasa Place. Hep pilote, Hep Boss, nous on danse, Shégué Dance.
Debout congolais, ici on est sur le symbole de notre indépendance. Avant, on pouvait s’y abriter sous les manguiers, y manger les fruits juteux. Maintenant des avions pourraient même y atterir, et ce qui est juteux ici, c’est de faire la manche. “Boulevard du 30 juin” sous un soleil ardent. Nous on danse, Shégué Dance.
Hep Mundele, Papa Nangayi, donne moi l’argent, je t’offre un voyage pour la prochaine danse à la mode des Wemba, Werra et Koffi. Pesa mbongo ! Dans ta boîte de nuit, demain, tu danseras comme nous, Black & White, vous danserez, Shégué Dance.
En bas des tours, alors que les lumières s’allument dans les salons, alors que les TV du Monde entier parlent d’un monde de plus en plus fêlé. Alors que les filles sortent dans les Ngandas guettants la pomme à croquer. L’une à son choc, l’autre à son chic, mais c’est le chèque qu’il faut. “Chic-choc-chèque”, Nous on danse, Shégué Dance.
Dans les rues, les feux s’allument.
Des feux de planches de palettes depecées, de cartons Samsung ou LG, de détritus du Grand Zandoo, le Grand marché si tu préfères. Groupés autour des cartons de la société de consommation, on se réchauffe les corps et les coeurs comme on peut. C’est que la nuit, sous les Tropiques, la misère n’est pas moins froide.
Il faut demain se réveiller.
Nous on danse, Shégué Dance.
Autour des braseros de fortunes, autour du képi volé au roulage perdu dans sa circulation et ses billets piqués au nom de sa loi. Autour du képi de notre indépendance, Nous on danse.
Comme au jour où Nous avions piqué “l’épée de l’Indépendance” au Roi Bwana Kitoko en plein défilé.
A demain, à la vie, à la mort. Shégué Dance.
Il est 23 heures.
Les nights clubs se remplissent, les verres se vident tandis que les belles se pavannent. A cette heure, plus rien sous les pagnes des filles, tu y croques la vie et tu peux y chopper la mort.
Le véhicule blanc “UN” devient “NU” la nuit. Ici, la nuit tous les Casques sont Bleus. Les jeeps “UN” sont cachées. Ils sortent les “IT”, plaques d’Immatriculations en Transit”. “IT”, les “Intouchables” comme on dit ici. Et nous, “Ambassadeurs des Princesses de la nuit” auprès de ces riches “Papas bonheurs”, on danse. On danse avec eux !
Shé-Shé-Shégué Dance.
©Dany Masson : Texte
Dany Masson & Barly Barutti
Belle et bonne journée, bonnes lectures aussi !