Comment l’UMP abîme l’Assemblée nationale

Publié le 09 février 2013 par Letombe

Il est bien normal que l'UMP finisse par s'indigner du recours à Twitter à l'Assemblée. Pour celles et ceux qui n'ont pas la chance de regarder les directs de l'Assemblée nationale de ces derniers jours sur son site, ce fil d'informations partagées en 140 caractères nous offre le meilleur des services pour suivre les échanges parlementaires de nos députés sur l'interminable adoption de la légalisation du mariage homosexuel.

@erwannbinet: #DirectAN l'opposition se contente de lire des ouvrages, l'obstruction tire à la farce #mariagepourtous

Un député UMP, Hervé Mariton, porte-parole de son groupe s'est indigné au nom de ses pairs que ses collègues de gauche raillent silencieusement sur Twitter la vacuité des débats. Jugez son argument: «Le temps que les députés consacrent dans une démarche à la fois chahuteuse et un brin narcissique à tweeter dans l'hémicycle (...) c'est autant de temps qu'ils ne consacrent pas au débat».
Consacrer du débat ... à quel débat ?  Un autre élu UMP, Gérald Darmanin, a proposé de carrément «modifier le règlement pour interdire l'usage des réseaux sociaux en séance et en commission».
Le mariage pour tous poursuit en fait son chemin de croix parlementaire dans des conditions inexplicables pour des gamins à qui nous devrions enseigner les vertus de notre joli système démocratique. Nous observons des ânes en direct, note notre consoeur Cycee. 
La multiplication des amendements est une pratique connue pratiquée a gauche comme a droite. Seulement voilà, cette fois ci, le sujet est bien explicable pour notre descendance. Nous avons du mal à imaginer ce que certains UMPistes pourront expliquer a leurs enfants sur leurs tristes manœuvres de ces derniers jours.
Ce n'est pas un "combat" parlementaire. Le terme est trop noble. C'est une pitrerie qui ne ridiculise que leurs auteurs. Nous en avons la preuve quotidienne, heure par heure, par ses interminables "débats".
La chose ne serait que drôle si elle n'abimait aussi l'Assemblée nationale. Mais l'évènement se déroule sous nous yeux, pour quiconque a accès au site de l'Assemblée. Nous pouvons enfin réaliser l'incroyable gâchis. Le temps parlementaire est compté. La réforme bancaire, autre sujet que d'aucuns à gauche comme à droite attendent avec impatience, attend.

Chroniques de Juan

Photo : JL L