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John Dies At The End (Don Coscarelli, 2013)

Par Doorama
John Dies At The End (Don Coscarelli, 2013) David et John sont deux potes qui se frottent au paranormal à leurs heures perdues. Lors d'une fête, ils prennent une drogue, la "Soja Sauce", qui leur permet de voir les réalités parallèles. Ils vont surtout devoir se battre contre les créatures qui tentent d'investir notre monde, finalement si calme !
Don Coscarelli est aux commandes de cet ovni un peu fourre-tout. L'homme de Phantasm, du paraît-il excellent Bubba Ho-Tep, et de Dar l’invincible (un genre de Conan qui parle aux animaux dans les 80's... avec l'acteur de la série V : tout un programme !) balance un film original, drôle et déjanté qui brasse les créatures et les mondes parallèles. Vif et surprenant, John Dies At The End l'est, mais il est aussi un puissant "diviseur de rédaction"...
John Dies At The End est, pour sûr, profondément ludique et fendard. Les deux héros traversent non pas un film, mais au moins dix, affrontant des démons, une drogue surpuissante, des morts-vivants, des créatures à la The Thing, des décalages temporels, des dimensions parallèles, des extra-terrestres (enfin, on croit) qui investissent les humains et un monstre fait de morceaux de viandes surgelées ! Et tout ça dans la plus grande décontraction, sans que rien ne soit essentiel au film. John Dies At The End est  un film décomplexé comme cela fait du bien à voir, il part dans tous les sens, juste comme ça en nous emmenant dans une aventure aux enjeux sans cesse bouleversés, sans que l'on ait la moindre idée (ni la moindre réponse ?) d'où ses péripéties vont nous emmener.
Un peu comme un gigantesque "Marabout, Bout de Ficelle, Selle de cheval...", John Dies At The End joue à saute-mouton avec sa flopée de thèmes fantastiques, proposant ainsi aux amateurs une virée appréciable dans un univers plutôt riche. On s'y amuse, on profite de la vue et de la belle énergie qui traverse le film (sans conter ses chouettes passages goreux un peu 80's), mais l'expérience trouve cependant assez rapidement ses limites. Jouer à "Marabout" quelques minutes passe, mais tout un film, c'est autre chose ! Ses perpétuels changements d'axes font passer John Dies At The End de l'univers d'un Cronenberg à celui des Comics, puis repasse par la série B, flirte avec la Z, fait un détour par les 80's, puis... puis... Puis quoi au juste ? Si le film de Coscarelli est une fantaisie plutôt maîtrisée et ambitieuse, elle manque en revanche cruellement d'un but, d'une direction, ou même d'une raison d'être. Ce n'est pas tant le fait qu'il ne soit pas un récit linéaire qui pose problème (en fans indécrottables de Lynch, on aime le pas conventionnel !), ni même son absence de cadre classique, mais John Dies At The End, si fun soit-il ne propose rien finalement pas grand-chose d'autre qu'un "je fais ce que je veux" plus incohérent que réellement libre.
Déstabilisés par son aspect superficiel de divertissement pop-corn (ce qu'il n'est absolument pas !) et ses signes extérieurs de "richesses cachées" (ce que nous n'y avons finalement pas trouvé), John Dies At The End s'est révélée une bien curieuse expérience... Série B sympathoche avec une patte 80's (celle que l'on aime), John Dies At The End n'en reste pas moins un film hybride fait de relents Lynchiens et Cronenbergiens, mais comme saboté par sa désinvolture. On suit les deux amis, sans s'ennuyer, mais en ressentant cruellement un manque de cohérence général. Une grande liberté, un certain rythme et plein de surprises, mais ce qui nous vient à l'esprit après sa vision tient en trois mots : "A quoi bon ?". Ludique et rigolo, mais aussi bien vain...
John Dies At The End (Don Coscarelli, 2013)

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