De la passerelle du "Lorrain", le pacha héla lui-même la goélette. Dans l'intense lumière tropicale, le gracieux petit bâtiment s'abandonnait à la longue houle du Pacifique.
Mais ce silence n'était pas naturel. Lorsque le général Lemoine et le capitaine Rivière prirent pied sur le pont du « Fiaté Avé », ils en découvrirent la raison. Trois cadavres étaient étendus, baignant dans une mare de sang. Saisi d'un obscur pressentiment, Rivière dégringola l'échelle, déboucha dans la cabine.
II ne vit pas, pourtant, ce qu'il redoutait tant. La cabine était vide. Pour la seconde fois en quarante-huit heures, " Poisson d'Avril " avait disparu…
Éditions FLEUVE NOIR