La belle plume de René Cazimir-Jeanon est connue et reconnue.
Dans ce bulletin nécrologique il laisse libre cours à ses souvenirs et ses sentiments à l'occasion du décès de son ami.
Seize ans après son frère Georges "Joby"-décédé le 1er décembre 1997 - Maître Yvon "Vonvon" a été, tout comme son frère cadet, ter rassé par des complications cardio-vasculaires.
Fils de Maître Jean-Michel Mathurin, Huissier de Justice au Moule (ER), il était le frère de : Michèle épouse Vial-Collet, sa marraine, Jean, Yvelle, Raymond et Marie Alice épouse Halley.
Nous le connaissions depuis la fin des années 50, car pour nous c'était outre un voisin et comme Guy Cornet, "TiRobert" Manicom, Emilio-Berardinelli, Antoine Chérubin, Ken Kelly, Danilo Zamia, Auguste-Tillet, futur magistrat de haut rang que nous avions coutume d'appeler "l'incorruptible" le grand frère, celui qui égayait nos vacances scolaires mouliennes, nous apprenait à nager avec forces "coulées" dans la Rade face à "La Batterie", nous emmenait en promenade. Il était celui de toutes les frasques, mais aussi celui qui savait nous ramener dans le droit chemin.
Il était de la promotion de Roger Tannous, de David Ramanaïdou- que la semaine dernière encore il a retrouvé avec une émotion mal contenue après 57 ans- mais-aussi d'amis aujourd'hui disparus : Max-Mathor, , Olivier-Mirre, Privat-Parfait, Maryse-Loquès.
Sous un langage sec et même parfois outrancier, il cachait une sensibilité à fleur de peau qui l'amenait à pleurer devant la souffrance des autres et les difficultés de ses amis et relations. Encore que personne ne soit exempt de reproches, nous pouvons personnellement témoigner, par-delà son côté exubérant, expansif, de sa générosité, oui de sa générosité (!), de son humilité, de sa propension à aller vers l'autre. Nous retiendrons aussi et par-dessus tout son amour démesuré pour ses enfants - Jean-Louis, chef d'entreprise et Philippe "Didi", professeur de médecine au CHU de Lille, qui a hérité de son humilité, celle qui nous permet de nous élever - et ses petits-enfants.
Il était fréquemment interpellé par la recrudescence des addictions et la violence, notamment chez les jeunes, et était de ceux qui croyaient nécessaire de redéfinir les rapports humains à travers d'autres valeurs morales pour que notre pays ne laisse grande ouverte la porte de l'intolérance.
"Vonvon" s'en est allé rejoindre au cimetière du Moule son père Jean-Michel, ses frères "Jean" et "Joby". Il laisse une épouse, née Ellen Renaison, ses sœurs, ses enfants et petits-enfants, une tendre amie, Docteur Monique Trival, auxquels nous présentons nos condoléances émues. Face à l'inéluctable, puissions-nous comprendre que nous mourrons tous un jour proche ou lointain (!) et Yvon avait bien compris que si nous ne parvenons pas à dresser nos personnalités à l'équilibre, à la générosité, à la charité, à l'amour, nous n'aurons absolument pas rempli notre contrat d'homme et d'ailleurs nous ne serons d'aucune utilité pour la société.
C'est de notre lucidité, de notre amour dont la société a besoin, beaucoup plus que de nos idées sur la répartition des biens et l'exploitation des richesses !
Yvon savait :
Tendre la main,
Partager un deuil,
Saisir la chance offerte
dans le regard des autres !