Illustration d’une planète de taille équivalente à la Terre en orbite dans la zone habitable autour d’une étoile naine rouge
Une étude estime que 6 % des étoiles de type naine rouge auraient une planète de taille similaire à la Terre qui gravite dans leurs zones habitables.
Selon une étude menée par une équipe d’astronomes de Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics (CfA) réalisée à partir des données collectées par le satellite de recherche d’exoplanètes Kepler, environ 6 % des étoiles de type naines rouges posséderaient au minimum une planète d’une taille comparable à celle de la Terre dans leurs zones habitables ! Des statistiques qui ne laissent pas indifférent quand on sait que la majorité des étoiles voisines du système solaire appartiennent à cette catégorie. L’une d’elle, d’ailleurs, est à seulement 13 années-lumière.
Considéré comme naine jaune, notre Soleil est bien plus gros, plus massif et chaud que les naines rouges qui sont de modestes étoiles, discrètes car peu lumineuses, qui abondent dans la galaxie. Leur température varie entre 3 400 K et 3500 K (3 100° C et 3200° C).
Pour étayer leur étude, les chercheurs ont passé au crible 95 exoplanètes candidates du catalogue en cours de Kepler qui gravitent autour de 64 naines rouges situées entre 300 et 600 années-lumière de nous. Trois d’entre elles seraient en orbite dans la zone dite habitable (région calculée selon la température de l’étoile où il ne fait ni trop chaud ni trop froid de sorte que l’eau peut y subsister à l’état liquide … ; habitable ne signifie pas, bien sûr, que c’est habité) de leur étoile-hôte. D’une taille estimée à 90 % de celle de la Terre KOI-1422.02 fait le tour de son étoile en (seulement) 20 jours. Pour KOI-2626.01, 1.4 fois plus grande que notre planète bleue, l’année y dure quelques 38 jours … Quant à la troisième, KOI-854.01, elle serait 1.7 fois plus grande que notre planète et graviterait en 56 jours autour de son petit soleil rougeoyant.
A leur sujet, le professeur Victoria Meadows (Université de Washington et chercheur à l’Institut d’astrobiologie de la NASA) constatait que “les zones habitables autour de ces étoiles froides rendent les planètes plus vulnérables aux vents stellaires et les interactions gravitationnelles, ce qui complique notre compréhension de leur habitabilité”, ajoutant que “si les planètes prévues par cette étude sont en effet très proches, cela rendra alors les observations nécessaires plus faciles pour en apprendre davantage à leur sujet et déterminer si oui ou non ils peuvent abriter de la vie.”
Les scientifiques manquent encore d’éléments pour déterminer les limites du vivant. Les sautes d’humeurs fréquentes de ces étoiles d’une exceptionnelle longévité peuvent, en effet, freiner les ardeurs de la vie, du moins telles que nous la concevons — ou connaissons –.
“Nous ne savons pas si la vie pourrait exister sur une planète en orbite autour d’une naine rouge” s’interroge Natalie Batalha (scientifique de la mission Kepler) ”mais les résultats ont piqué ma curiosité et m’ont conduit à me demander si les berceaux cosmiques de la vie sont plus diversifiés que nous, humains, l’ont imaginé”. Une histoire passionnante commence à s’écrire !
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Crédit photo : D. Aguilar/Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics (CfA).