Le ciel s’éclaircit.
Les espaces recommencent à galoper. En une sorte de longue coulée d’écume moelleuse, de mouvance dansante.
La lumière des jours qui rallongent a déchiré l’écran du ciel.
Ses filaments pâlis caressent, effleurent les étagements de toits comme de l’extrémité de la pulpe des doigts…ou du bout des lèvres.
Quelque chose de vague, de mystérieux me dit le lent réveil des sèves enfouies. Me murmure, me suggère la clarté – en tant que possible envisageable.
Désormais hauts, les flancs du ciel sont parcourus d’ondes laiteuses, doucement frémissantes qui à présent savent – par le bouche à oreille – qu’elles ont enfin pour ainsi dire le champ libre.
Si vagues qu’ils soient, les rares nuages semblent afficher des coloris et des épaisseurs nouveaux, calqués sur le souvenir des chairs d’oiseaux encore portées absentes….
C’est une brèche. Précaire. Fragile. Où suintent les jours d’après. Où, entre les strates d’air, d’étendue et d’odeur terreuse diffuse, s’insinue l’écho toujours à demi avouable d’un manque futur.
Un gigantesque évidement pourrait nous engloutir. Demain .
Dans une unique flamme qui serait celle – toute informe – de notre attente.
Patricia Laranco