Éducation : pourquoi faire simple si on peut faire compliquer
Publié le 08 février 2013 par MagazinenaggAu Québec on aime compliquer les choses. Santé, éducation, développement économique, etc. tout est devenu tellement compliqué que personne ne s’y retrouve.
Le débat en cour sur l’éducation supérieure démontre bien cette volonté de tout compliquer à l’extrême. Gratuité, modulation, indexation, recherche, enseignement, immobilier, étudiant de première génération, programme de qualité supérieure, multiplication des structures, etc. sont tous des ingrédients jetés pêle-mêle dans la grande marmite du druide omnipotent (lire ministre) dans l’espoir qu’il en ressortira une potion magique qui permettra à tous de faire face aux nombreux défis du monde de l’éducation supérieur.
Plus un système est complexe, plus il est nécessaire de mettre à profit l’intelligence et la créativité de l’ensemble des gens qui le composent. Pour ce faire, il est nécessaire de simplifier les structures et de responsabiliser les intervenants. Les entreprises oeuvrant dans un libre marché, concurrence oblige, doivent optimiser leur efficacité. Pour ce faire elles doivent simplifier l’organisation du travail en décentralisant les décisions et en responsabilisant les individus. L’entreprise peut ainsi compter sur les connaissances et la créativité de tous les individus qui la composent. C’est le secret des entreprises à succès.
C’est tout le contraire des monopoles d’État qui complexifient l’organisation du travail en multipliant à l’infinie les structures. Les monopoles, à plus forte raison les monopoles étatiques, centralisent les moindres décisions et utilisent les individus comme des machines uniquement capables d’exécuter les ordres des hauts fonctionnaires omnipotents et de prendre les blâmes lors de dérapages. Ces organisations sont vouées à la médiocrité et maintenues artificiellement en vie grâce au trésor public, c’est-à-dire en plongeant toujours plus profondément dans les poches des contribuables.
Les défis confrontant nos universités dans un univers mondialisé requièrent agilité, créativité, et efficacité. Pour y arriver il faudra nécessairement repenser les rôles de chacun dans le but exprès de simplifier les structures et de faciliter et valoriser la contribution de tous.
Il faut libérer les universités des contraintes, souvent politiquement motivées, imposées par le ministère afin qu’elles puissent pleinement s’épanouir. Pour ce faire, il suffit de séparer les fonctions d’acheteurs de service de ceux de fournisseurs. Le rôle du ministère consiste à déterminer le « quoi » : définir les objectifs, énoncer les politiques qui en découlent (financement public, aide financière aux étudiants, etc.) et mesurer les résultats. Le « comment » doit être laissé à la discrétion des universités : les droits de scolarité, les programmes d’étude et de recherche, les immobilisations, le financement privé, etc.
Dans un tel environnement, les universités se concurrenceraient pour attirer les étudiants en leur offrant des programmes d’étude et des services au meilleur prix possible. Les universités dont les gestionnaires sauraient le mieux canaliser les efforts et les talents des gens qui la composent augmenteraient d’autant leurs chances de succès. Les autres s’efforceraient de les émuler. Celles qui n’y arriveraient pas seraient condamnées à disparaître au profit des plus performantes.
Oui, je sais, au Québec il est tabou de parler de performance, de concurrence, d’efficacité, de libre entreprise, mais il faudra bien y arriver un jour. Je ne puis me résigner à accepter que la société québécoise végète dans la médiocrité pour toujours.