Mise en scène : Pietro Pizzuti
Avec: Patricia Ide, Maroine Amimi, Grigory Collomb, Joëlle Franco, Pietro Marullo, Quentin Minon, Marvin Mariano, Flavia Papadaniel et Réal Siellez
DU 15/01/13 AU 02/03/13
Grande Salle – Création – relâche les dimanches et lundis.
Durée : 1h50 sans entracte
Considérez d’abord : une dame plus toute jeune (Béatrice) – mariée en secondes noces avec un trop bon et viel homme (Octave)- capable de tout pour couronner son mariage d’un testament en faveur de son benêt de fils (Lelio). Ajoutez ensuite à ce bon époux, un héritier légitime d’un premier lit (Florindo), épris de la ravissante fille (Rosaura) de son vieil ami (Pantalone). Vous entrevoyez déjà la machine de guerre qui peut se mettre en route pour servir les desseins des personnages ! Et pour la succession des stratagèmes, rebondissements, quiproquos et conjectures qui mèneront la fable à se terminer joyeusement, vous pouvez compter sur l’inouïe Coraline ! La plus adroite et loyale des servantes de chair et d’os qui, gérant sa fine équipe (Arlequin et Brighelle) à l’esprit diversement affuté, fera triompher… l’amour, notre seul atout.
Que serions-nous sans nos histoires de famille ? Nous le savons : pas de recette miracle pour nager dans le bonheur familial tout au long de notre existence. Et en guise de modèle vivant, voici une famille heureuse, digne des plus croustillantes sagas et concoctée pour notre grand bonheur par le plus célèbre dramaturge vénitien du XVIII siècle, alias Carlo Goldoni. Bon amusement !
UNE CRÉATION ET PRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC
Critique :
Goldoni, auteur de La Serva Amorosa, pour moi c’est le Molière italien qui offre une comédie légère et distrayante… mais pas grand chose de plus. Souvent je reste sur ma fin, la fin qui souvent d’ailleurs sort de nul part: dénouement qui dessert souvent le reste de la pièce par les liens décousus et incohérents qu’il tisse si subrepticement. Cette oeuvre là, qui appartient ostensiblement à la ’comedia dell’arte’, par son intrigue fort classique, une idylle amoureuse compromise et un mariage intéressé, parvient à nous saisir par les jeux de masques et de déguisements, les acrobaties à plusieurs chorégraphiées qui dynamisent cette pièce et lui offre une nouvelle énergie. J’ai cru voir une douzaine de Louis(e) de Funès s’agiter sur scène, jouer, mimer, déclamer … mais il y a plus encore : En plus du jeu et de l’exagération, il y a comme une propagation du ridicule d’un personnage à l’autre, démasqué au fil de l’intrigue. Cette construction -ou déconstruction progressive- des apparences, faux semblants, passe tant par le jeu que par le décor et plus précisément le plateau dont la position évolue au fil des actes. Le dossier de presse comprend une interview du metteur en scène et de la scénographe qui nous éclaire, avec beaucoup de limpidité, sur cette dramaturgie de l’équilibre-déséquilibre, symbolisé dans le plateau bancal. Et c’est justement là le coeur de la pièce : la quête d’une certaine justesse dans les relations familiales qui nous définissent, orientent notre existence.