Flight : Quand Forest Gump rencontre Denzel

Par Unionstreet

Je ne vous cache pas le grand scepticisme qui s’était emparé de moi lorsque je suis allé voir le dernier film de Robert Zemeckis. Ce n’est pas contre toi Robert, mais je dois bien t’avouer que Le Drôle Noël de Scrooge, ta Légende de Beowulf et le Pôle Express m’avaient laissé une drôle de sensation. N’étant même pas fan de Retour Vers le Futur j’avais donc logiquement peur d’avance tellement il me semblait peine perdue de redécouvrir le réalisateur de Forrest Gump. Et pourtant …

Flight est assez jouissif  tellement il mélange les genres. Il surprend le spectateur et ça, ça fait plaisir à voir après 3 déceptions. Dès le début nous prenons un malin plaisir à voir ce pilote, Whip, prendre les commandes d’un avion sous l’emprise de la coke et de la vodka. Puis survient une scène digne des plus grands blockbusters (le budget est pourtant dérisoire). Une scène hallucinante où l’avion fait une chute vertigineuse, vole à l’envers puis s’écrase. Whip, ce héros, a sauvé l’avion.

Dès lors le film change de ton. Une rencontre avec une camée dans un hôpital (romance), être considéré comme un brave par la masse alors qu’une enquête révèle la présence de substances illicites dans le sang du pilote (drame), les démons de l’alcoolisme bien présents (drame psychologique) … Et même si la fin est vraiment un crash et représente ce que sait faire de pire le cinéma américain, Robert Zemeckis a glissé dans son film quelques éléments géniaux :

John Goodman est impeccable en ami « sur la liste » joignable à n’importe quelle heure pour remettre notre bon vieux Denzel sur les rails (de coke). James Badge Dale. Admirable monologue halluciné du cancéreux qu’il joue. Une scène même essentielle dans ce film, jamais plombante. La dérision autour de l’addiction sans fin du personnage de Washington. Certaines sont hilarantes, alors que le tout aurait pu être plombant.

Face à des seconds rôles très bien travaillés et une Kelly Reilly insignifiante, Denzel Washington livre une très bonne interprétation, plutôt sobre, qui ajoute du charme à l’édifice. Et même si la fin est bien en deçà des attentes, vous pouvez vous laisser embarquer sans crainte dans Flight.