Cette première planche présentée nous permet également de poursuivre une série entamée l'été dernier dans la catégorie "Le Coin des collectionneurs" qui reprend quelques grandes ventes passées en s'arrêtant sur quelques objets.
En effet, cette planche ancestrale est issue de la vente de la Collection Rosenthal qui se déroula en novembre 2008 et déjà évoquée sur ce blog.
Ce type de planche fonctionnait comme une statue d’ancêtre : lorsque des crânes étaient attachés sur les chevilles verticales situées en partie inférieure de la planche, la sculpture devenait un objet sacré dont l'énergie devait renforcer les pouvoirs de la communauté.
On remarquera que ces planches Malu sont réalisées selon un même schéma directeur.
Dans la partie supérieure, on distingue un grand visage circulaire. De ce visage, émerge un long nez qui correspondrait au rostre stylisé d'un scarabée vivant dans les palmiers sagoutiers.
Il faut savoir que les Sawos sont des cultivateurs et produisent particulièrement du sagou.
Beaucoup de planches Malu ont été collectées en territoire Iatmul, issues peut-être des nombreux échanges qui se pratiquaient entre Sawos et Iatmul : les premiers cultivaient les palmiers sagoutiers et les derniers avaient accès au fleuve Sepik.
Dans la partie inférieure, un autre visage, plus petit, est généralement figuré.
Tout le corps de la planche est composé, selon une symétrie verticale, de motifs curvilignes formant un extraordinaire enchevêtrement animalier.
Là devaient être représentés des totems claniques dont particulièrement des oiseaux et parmi eux le calao, importante figure dans l'iconographie des oeuvres de ces régions.
Photos 1 et 2 : Collection Rosenthal, Sotheby's.
Photo 3 : Musée du Quai Branly.
Photo 4 : The Metropolitan Museum.
Photo 5 : Détail d'une planche Malu, exposition Océanie : signes de rites, symboles d'autorité, Bruxelles, 2008.