Crise malienne : quels enjeux pour le Sahel ?
Publié le 07 février 2013 par Cmasson
S’achemine-t-on vers une année de sécurité alimentaire au Sahel ? Loin de là, hélas, et ce pour plusieurs raisons :
Historiquement, les gains engrangés lors d’une bonne année n’ont pas été un gage de sécurité alimentaire pour les plus vulnérables qui font face à un problème structurel d’accès au marché.
Les prix alimentaires demeurent élevés.
Les populations sont fragilisées par l’année qui vient de s’écouler (sécheresse, inondations localisées, crise alimentaire, répercussions de la crise libyenne qui a fortement affecté les transferts d’argent vers plusieurs pays de la région) et sont donc plus vulnérables aux chocs.
AU SAHEL EN 2013, ON PREVOIT ENCORE :
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10,3 millions de personnes en insécurité alimentaire
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1,4 million d’enfants de moins de 5 ans atteints de sous-nutrition aiguë sévère
Enfin, le conflit au Mali et ses conséquences sur les pays voisins viennent accentuer l’insécurité alimentaire de certaines zones, provoquant des risques de pénuries alimentaires et des déplacements de population. On prévoit ainsi 700.000 personnes déplacées ou réfugiés dans les mois à venir.
La situation au Mali
Dans ce pays, en particulier, la situation demeure précaire. Dans les semaines qui ont suivi le début de l’intervention armée et des bombardements de la région de Gao, la situation alimentaire des populations de Gao, déjà précaire, s’est considérablement détériorée.
L’interruption des voies habituelles de transport de marchandises en raison des combats et la fermeture de la frontière algérienne, alors que les produits de première nécessité viennent des pays voisins, ont perturbé l’approvisionnement. De nombreux commerçants ont aussi quitté la ville par peur des pillages et des représailles ; d’autres ont caché leur stock en sécurité dans les zones rurales pour éviter les pillages. Le secteur agricole et de l’élevage ont eux aussi été mis à mal. Dans la zone, certains champs n’ont pu être cultivés car beaucoup de cultivateurs ont été déplacés en raison des conflits et n’ont pu semer, ou ont dû limiter leur déplacements aux champs.
Aujourd’hui, on observe certains signes d’un progressif retour à la normale des activités et des échanges, mais la situation demeure fragile. Aujourd’hui, on sait que la construction de la paix de la paix passera aussi par la restauration de la sécurité alimentaire.