La salle des Ť 8 colonnes ť sera (ré)ouverte au public en mai.
Nous sommes entrés dans une année impaire. C’est-ŕ-dire dans une année ŤBourgetť qui correspond, qui plus est, au cinquantičme salon, toutes appellations successives confondues. Depuis la locomotion aérienne, au Grand Palais, ŕ l’immense manifestation de sa spécialité qui, de longue date, caracole en tęte du classement mondial. Loin devant Farnborough, Singapour et beaucoup d’autres.
L’édition 2013 s’annonce riche en nouveautés, bien qu’elle risque d’ętre privée, ŕ quelques jours prčs, de la participation de l’Airbus A350XWB. Son rival, le Boeing 787, pourrait y ętre, en revanche, s’il retrouve ŕ temps son certificat de navigabilité. Et, secrčtement, on espčre la présentation en vol du démonstrateur d’UAV nEUROn de Dassault, comme s’il s’agissait de faire savoir aux futurs pilotes d’avions de combat qu’ils auront bientôt intéręt ŕ choisir un autre métier…
Ces jours-lŕ, en mai, sera aussi inaugurée la Ťsalle des 8 colonnesť de l’aérogare historique (notre illustration), due au talent de l’architecte Georges Labro, ouverte ŕ l’occasion de l’exposition universelle de 1937, désormais bien lointaine, sinon oubliée. Un événement important dans la mesure oů il symbolise, de maničre spectaculaire, le nouveau départ du musée de l’Air et de l’Espace, sous la conduite de Catherine Maunoury. La multiple championne du monde de voltige a donné une impulsion nouvelle, spectaculaire, ŕ cette vénérable institution, laquelle en avait bien besoin, ŕ condition de réunir d’importants moyens de financement : la préservation du patrimoine coűte malheureusement cher.
Un programme de rénovation a récemment pris corps, ces Ť8 colonnesť en constituant le puissant coup d’envoi, grâce ŕ un financement de plus de 21 millions d’euros assuré par le ministčre de la Défense, tutelle du musée, et le groupe Safran. Pour la suite, d’autres entreprises ont accepté de jouer l’indispensable jeu du mécénat, ŕ commencer par Dassault Aviation, EADS, Thales, ainsi que le Gifas. Entre cette année et 2014, seront ainsi rénovées les façades de l’aérogare, ses statues, ses terrasses puis la tour de contrôle, moins ancienne dans la mesure oů elle a été érigée en 1953. Suivra, œuvre de longue haleine, la réhabilitation de l’ensemble des halls.
Il faudra d’autres budgets, d’autres mécčnes, pour conduire l’opération ŕ son terme. Puis on redécouvrira, dans un cadre rafraîchi, rajeuni, ce musée unique au monde, qui plus est installé en bordure d’un aéroport resté constamment en activité depuis l’čre des pionniers. On lui souhaite d’aussi trouver les moyens de grandes extensions dans la mesure oů 150 appareils y sont exposés, sur les 400 que comptent ses inestimables collections. Sans parler d’un millier de moteurs de toutes les époques, d’œuvres d’art les plus diverses et d’une documentation d’une richesse exceptionnelle. Le mécénat a de beaux jours devant lui, au Bourget, en męme temps que d’autres maničres de procéder comme, exemple d’actualité, l’entrée en scčne prochaine de My Major Company. Il faudra, ŕ ce propos, que Catherine Maunoury en dise davantage, le moment venu.
On redécouvre, entre-temps, l’actualité trčs riche du musée, comme le prochain Carrefour de l’Air, sa participation ŕ la nuit européenne des musées, aux journées européennes du patrimoine, aux sympathiques Aéropuces, etc. Avec plus de 300.000 visiteurs par an, dont la moitié ont moins de 25 ans, le musée apparaît plus que jamais comme un vecteur d’opinion, si l’on peut dire. Il rappelle la force de la vocation aéronautique et spatiale de la France et se projette utilement dans l’avenir. Il faudra s’en souvenir, dans quelques semaines, quand l’occasion nous sera donnée de redécouvrir les Ť8 colonnesť, magnifiquement imposantes. Un nouveau départ.
Pierre Sparaco - AeroMorning