Dans cette quatrième aventure de l’équipe Victor Legris - Kenji Mori – Joseph Pignot et de leurs délicieuses acolytes Tasha et Iris (et aussi la pulpeuse Eudoxie !!!!), nous voici transportés dans le décor d’Adèle Blanc-sec : les squelettes du Muséum d’Histoire naturelle, les chercheurs en paléontologie, une ambiance de fin du monde avec les attentats du sinistre Ravachol.
L’histoire retrace la quête sans fin d’un objet étrange, sans grande valeur marchande, qui passe de mains en mains et auquel semble attaché une malédiction diabolique. C’est du moins ce qu’en pense un mystérieux protagoniste, qui colle aux basques de nos héros et commet à leur suite une série de meurtres.
Pour qui, pourquoi ? L’énigme est totale … et ne sera dévoilée qu’à la fin comme il est d’usage. Mais entre-temps, que de péripéties, avec un final spectaculaire où les trois principaux héros risquent leur vie. Cela vaudra à Joseph de gagner la main de sa bien-aimée. Car, en découvrant les livres de cette série dans leur ordre de parution, on entre aussi dans l’histoire personnelle des personnages, qui fait aussi partie intégrante de l’intrigue, comme dans une série télévisée.
Dans cet épisode, contrairement au précédent, peu de personnalités célèbres. Le mystère est d’autant plus prenant …
Etayée comme toujours par une documentation historique à toute épreuve, Le secret des Enfants-Rouges nous fait parcourir le Paris des taudis où logent les crocheteurs, les brocanteurs, les chanteuses de rues et les enfants mis au travail dès leur plus jeune âge. Des décors à la Eugène Atget, d’un réalisme criant. Les Enfants-Rouges, c’est le nom du plus vieux marché de Paris situé près de la rue de Bretagne, en plein quartier du Marais.
A partir de là, l’élégant Victor Legris va courir de la Cité Doré (à quelques pas du Chemin de Fer d’Orléans) à la rue de Nice près de la rue de Charonne, de la rue des Saints-Pères où est située la librairie Elzevir à la rue Fontaine où Victor vient de s’installer à côté de sa belle rousse …
On aurait bien besoin d’un plan comme ceux que donne Nestor Burma dans ses adaptations par Tardi : la boucle serait ainsi bouclée avec l’évocation d’Adèle Blanc-sec !
Le secret des Enfants-Rouges, roman par Claude Izner, 10/18 collection Grands Détectives, 315 p. 8€