Aider et donner aux autres, c'est aussi mieux gérer son stress et donc favoriser, aussi, sa propre santé et sa…longévité, nous explique cette étude américaine publiée dans l'édition du 5 février de l'American Journal of Public Health. Des conclusions qui font apparaître une forte association entre la compassion, le stress et le décès.
Les chercheurs de l'Université de Buffalo, des universités américaines de Grand Valley State et Stony Brook se sont penchés sur les effets d'événements stressants et a contrario de comportements d'aide à autrui sur la santé et la longévité. Leur analyse a porté sur les données de 846 personnes mariées, soit 423 couples –le mari étant âgé de 65 ans ou plus- participant à une étude prospective de cohorte, "Changing Lives of Older Couples", menée de 1987 à 1994, qui portait sur la relation entre l'aide et le soutien apportés aux autres et le risque de décès et cherchait à déterminer si vivre des événements stressants modifie cette relation. Les chercheurs ont estimé le risque de décès sur une période de 5 ans et évalué l'association entre la compassion, le stress et le décès.
La relation entre les liens sociaux et la santé est déjà connue, mais cette étude va plus loin et regarde les effets de cette relation pour celui qui donne aux autres et en prenant en compte les facteurs de confusion, comme les variables démographiques et socio-économiques, les interactions sociales, l'auto-évaluation de la santé, les comportements de santé et la santé mentale.
Aider les autres, un tampon contre le stress : Leur analyse révèle que,
· les gens qui ont vécu des événements stressants ont un risque plus élevé de décès, soit au cours de la période de suivi (HR : 1,56 IC 95% de 1,22 à 1,99),
· chaque événement stressant supplémentaire, chez des personnes qui n'aident pas les autres, est associé à une augmentation de 30% du risque de décès à 5 ans (HR : 1,30 IC : 95% de 1,05 à 1,62).
· les personnes qui ont vécu des événements stressants mais passé du temps à aider les autres n'ont pas ce risque élevé de décès. Ainsi, le stress n'est pas significativement associé à la mortalité chez les personnes qui aident les autres (HR : 0,96 IC 95% de 0,79 à 1,18).
· aider les autres apparaît comme un facteur prédictif de réduction de 60% du risque de décès à 5 ans (HR : 0,41 IC : 95% de 0,29 à 0,57).
Les chercheurs suggèrent qu'aider les autres est une protection contre l'impact négatif des événements stressants de la vie. Ces conclusions posent la question de l'épuisement, physique et psychologique, des aidants naturels ou professionnels qui, pourtant, donnent beaucoup d'eux-mêmes à l'autre. Enfin, les chercheurs constatent une interaction significative entre l'aide et l'expérience du stress et le taux de mortalité au fil du temps, même après ajustement avec les autres variables. Certains liens sociaux sont donc bénéfiques aux autres, mais à soi-même aussi.
Source: American Journal of Public Health doi:10.2105/AJPH.2012.300876 online January 17 2013 Giving to Others and the Association Between Stress and Mortality. (Visuel Fotolia)
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