« Taper sur le gouvernement, c'est se tromper de cible », déclare Nicolas Vincent, numéro deux de l'Intersyndicale de la raffinerie Petroplus. Il appelle à l'apaisement général.
Sur son compte Twitter, Nicolas Vincent, numéro deux de l’Intersyndicale de la raffinerie Petroplus déclarait jeudi 7 février :
En ligne de mire, des propos associant le déclenchement du plan social à la raffinerie Petroplus, avec un manque de mobilisation de la part de l’État,
qui n’en aurait pas fait assez pour aider les salariés de la raffinerie et qui aurait au contraire trop joué sur la communication, Arnaud Montebourg ayant annoncé mardi 5 février, jour de
remise des offres, que deux dossiers étaient « sérieux et crédibles ». Pour certains salariés, dont les propos ont été relayés dans les médias, le gouvernement leur aurait donné de faux
espoirs et se serait moqué d’eux.
3 rendez-vous à l’Élysée, 12 à Matignon, 10 à Bercy
Contacté par 76actu, Nicolas Vincent prône l’apaisement :« C’est scandaleux de taper sur Arnaud Montebourg et le gouvernement. Si on y réfléchit, ce sont les administrateurs judiciaires qui ont pris la responsabilité de ne pas présenter les offres de reprise. Le gouvernement, lui, jugeait deux de ces offres sérieuses et crédibles mais une offre, ça se construit. Nous avons encore beaucoup de travail et le gouvernement va travailler avec les repreneurs potentiels jusqu’à la dernière minute de la dernière heure. On ne peut pas leur taper dessus parce qu’ils sont extrêmement mobilisés ».
Pour le représentant syndical, c’est justement la mobilisation et le volontarisme du gouvernement qui vont permettre la présentation d’une offre de reprise dans les délais impartis. « Ils sont à nos côtés depuis le début : nous avons obtenu trois rendez-vous à l’Élysée, 12 à Matignon et 10 à Bercy ».
Si le syndicaliste comprend l’énervement et la déception des 470 salariés, aujourd’hui menacés de licenciement, il souhaite l’apaisement : «Nous ne pouvons pas travailler dans un climat aussi sanguinaire, pour continuer à travailler, il ne faut absolument pas que ça parte dans tous les sens. »
En contact permanent avec le conseiller d’Arnaud Montebourg
Aujourd’hui, l’offre doit être finalisée et Nicolas Vincent assure qu’aucune des offres présentées aux administrateurs judiciaires le 5 février dernier ne sera négligée. « Ce serait irresponsable ! », dit-il. Concrètement, les représentants syndicaux de la raffinerie Petroplus sont aujourd’hui en contact permanent avec le conseiller spécial d’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif. « Des réunions sont même prévues le vendredi soir et le week-end, tout le monde travaille d’arrache pied », explique Nicolas Vincent.« Ce que nous voulons, c’est la reprise bien entendu, insiste Nicolas Vincent. Nous mettons tout en place pour qu’elle soit possible mais il est également de notre responsabilité de préparer ce PSE, afin que les 470 salariés soient servis de leur droit ». Autrement dit, qu’ils soient protégés au maximum en cas de fermeture : par un accompagnement, par des mesures de reclassement ou par des compensations financières notamment.
Nicolas Vincent et ses collègues vont donc devoir travailler sur les deux tableaux, ce jusqu’au 16 avril. « Ce sont des journées de 20 heures qui s’annoncent, comme ces derniers jours. Et de conclure : en tant que représentant syndical, j’ai toujours confiance dans le gouvernement. »