Dires et redires, par Alain Gagnon…
Publié le 08 février 2013 par Chatquilouche
@chatquilouche
Sur la musique, Karl Popper établit une dichotomie peut-être un peu artificielle, quoique intéressante, car elle provoque la réflexion, entre deux types de musicien : ceux qui servent la musique et ceux qui se servent de la musique pour s’exprimer. Bach est pour lui le représentant incontesté du premier type, et Beethoven du second. On pourrait reproduire les mêmes dichotomies en littérature, peinture, sculpture, architecture… Guerre nouvellement nommée entre les Anciens et les Modernes ? Opposition entre l’académisme et l’expressionnisme à tout prix ? Mais celui qui sert son art à fond (et qui a du talent…) ne finit-il pas, au bout du compte, par s’exprimer personnellement tout autant que le plus débridé novateur ? Et celui qui s’exprime à fond (et qui a toujours du talent…) ne finit-il pas, au bout du compte, par enrichir l’art dont il se sert ? Popper devrait peut-être s’en tenir à l’épistémologie – quoique cette discipline ait affaire partout où intervient l’esprit humain.
(Le chien de Dieu, Éd. du CRAM)
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Toujours dans la musique méditerranéenne et vibrante de l’Odyssée. Joie de l’affirmation, de la ruse et de la force, hors toute culpabilité, toute haine de soi, toute conscience maladive qui se retourne contre soi. Le nihilisme est encore à venir. Les dieux s’apaisent facilement par le sacrifice d’une taure aux cornes plaquées or. Les fautes relèvent plus des faiblesses des dieux que de la mauvaise conduite des hommes. D’ailleurs, ce sont des humains que l’Olympe contient : des humains à peine plus puissants que ceux qui s’agitent dessous, sur la Terre.
Cette phrase d’Athéna qui ne déparerait pas une pierre tombale : « …mais aux festins des dieux il faut savoir quitter la table et s’en aller. »
(Le chien de Dieu, Éd. du CRAM)
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