Elle avait déjà utilisé l’art pour exprimer sa colère. Delphine Boël, la fille naturelle présumée du roi des Belges, s’était notamment “défoulée en faisant des têtes de cochons ou de vache avec des couronnes” en papier mâché ou en créant une oeuvre en forme d’un Manneken Pis, l’un des symboles de la Belgique, doté d’un “zizi tricolore énorme”. Mais c’est dans un livre autobiographique intitulé “Couper le cordon” que Delphine Boël a décidé de régler définitivement ses comptes avec son père.
Agée aujourd’hui de 40 ans, elle serait née d’une liaison de plusieurs années entre Albert, alors prince héritier, et la baronne Sybille de Selys Longchamps, épouse de l’industriel Jacques Boël. A la demande pressante du roi Baudouin, le frère aîné très catholique d’Albert, cette liaison et l’enfant sont restés cachés. Puis la réconciliation entre la princesse Paola et le prince Albert a mis fin à la relation entre la mère de Delphine et le futur Albert II. C’est finalement en 1999, dans une biographie de Paola, que le secret a été divulgué. Le Palais a alors “suggéré qu’il serait souhaitable que je disparaisse”, écrit Delphine Boël.
“Quel est ce père qui ne prend pas ses responsabilités ?”, s’interroge la quadragénaire qui ne peut pas obtenir de test de paternité en raison du statut d’Albert II. Mais Delphie Boël est bien décidée à tourner la page. Faute de pouvoir être reconnue par son père, elle espère être reconnue… en tant qu’artiste. Ses deux thèmes de prédilection : la monarchie et la paternité.