Ca m'a pourtant traversé l'esprit, un jour. J'ai même pensé à Youtubeuse. J'ai lâché l'idée aussi rapidement qu'un manche de casserole brûlant. Et même si l'idée m'avait collée à la peau plus de deux minutes, je me serais heurtée à moult difficultés, quand même...
Number one : Les vernis, c'est comme les haricots verts, y a pas moyen.
Premièrement, je n'aime pas le vernis. Je n'aime pas en mettre, je trouve que ça fait vraiment tâche sur mes doigts et que ça ne me va pas. En plus, comme je suis tout sauf douée, ça dépend ça dépasse, et quand j'essaie d'effacer les bavures, je m'en sors en effaçant la moitié du vernis que j'ai mis sur mes ongles. Bref, ce n'est vraiment pas possible. Le pire, c'est que même si j'étais la déesse de la pose de vernis à ongles... Mes doigts, c'est comme la boucherie : il y a du sang, des lambeaux de peaux, ruines de mon caractère anxieux, et c'est vraiment pas beau à voir. Bref, dans un souci de ne heurter la sensibilité de personne, je ne pourrais décemment pas exposer mes doigts sur mon blog.
Number two : Montrer sa tête sur son blog, c'est avoir des cojones. Les miennes n'ont toujours pas poussées.
On aura beau dire, il faut un petit paquet de courage pour se montrer sur Internet. Surtout que dans le cadre d'un blog beauté, les photos sont souvent prises de près, pour permettre aux lectrices de voir le résultat du make-up... Avec mes boutons, mes zones de sécheresse, mes joues constamment roses façon PQ, et mes sourcils broussailleux (à m'entendre, je suis un thon, en fait), je ne ferais vraiment pas maligne. Je laisserais les photos en ligne quelques minutes avant de les retirer, incapable d'assumer. Oui, je fais pitié.
Number three : I'm poooooor !
Pour donner son avis sur des produits de beauté, il faut les acheter. Pour les acheter, il faut avoir des sous. Pour avoir des sous, il faut bosser. Pour bosser, il faut avoir le temps. Pour avoir le temps, il ne faut pas avoir des stages qui trouent mon année. Pour n'avoir pas de stage, il ne faut pas avoir de diplôme à passer. Pour n'avoir pas de diplôme à passer, il faut que je me résigne à rester chez mes parents toute ma vie. Bref, c'est mort. Je ne peux me permettre que des petits boulots, si possible en rapport avec mon diplôme, que les employeurs rechignent à déclarer, parce que tu comprends, la retraite des employés à domicile, on s'en bat les couilles. Vous l'aurez compris : je n'ai qu'une seule crème hydratante, un seul fond de teint, une poudre MAC, trois mascaras (par contre, j'avoue que niveau fard à paupières, je suis une tarée du slip)... Parce que je n'ai pas les moyens de me refaire une routine make-up complète tous les samedis. Avec ça, mon blog aurait une durée de vie assez courte, et ce n'est pas le but cherché quand on ouvre un blog. Enfin, je crois...
Number four : Je n'ai pas de couilles, épisode 2.
Sans vouloir me relancer dans le débat de la jalousie ambiante sur la blogosphère, bah je vais me relancer dedans quand même. Je ne suis pas beaucoup de blogs beauté. Et sur le peu que j'ai visité, j'ai quand même réussi à voir des attaques virulentes entre les blogueuses ! Une certaine « Babillages » doit avoir les oreilles qui sifflent sacrément, parce que des adorables madames qui la traitent de moche, de pète-cul et limite de connasse, j'en ai vu. Je ne la connais pas, mais n'ayant vu aucun mot de travers de sa part à elle, je me suis quand même un peu prise de pitié. Parce que pour ne pas dire « vos gueules, morues » à ses détractrices, et fermer son blog définitivement, il faut du courage et du self-control. Je ne vous parle même pas des youtubeuses beautés qui se tirent dans les pattes (c'est bien, ça fait de l'animation) à coups d'accusation de copitage sur les fringues exposées dans les HAUL, ou même juste les techniques de montage de vidéos qui soit-disant se ressemblent... Ça part loin, quand on s'ennuie, hein. Sauf que j'ai pas envie de servir d'occupation, moi...
Number five : Un peu d'imagination, s'il vous plait ?
Déjà que j'ai parfois du mal à poser des mots sur des sujets «humeurs» qui m'intéressent, alors si on me demande de parler de produits de beauté, on est pas sortis... Pourtant, j'aime me maquiller, je teste pas mal de produits, et j'ai même un avis dessus, mais j'avoue que je pars très vite dans le simple « j'aime bien », ou « mais ça pue, ce truc », et que j'ai du mal à développer. Incapable d'émettre une véritable opinion bien construite, je ne crois pas que je serais d'une utilité monstre à la blogo beauté...
Et vous, ça vous tenterait, ou pas vraiment en fait ?
(Au cas où ça ne serait pas clair, je ne dénigre pas les blogueuses beauté en disant ne pas pouvoir/vouloir en être une. Au contraire, je les admire un peu !)