Le durcissement de la fiscalité française incite des financiers et des entrepreneurs à quitter l’Hexagone. Au final, la France fait de mauvais calculs en menant cette politique fiscale, démonstration à l ‘appui.
Le départ des Français fortunés vers des cieux fiscaux plus accueillants se poursuit. Environ 5.000 foyers fiscaux se seraient installés hors des frontières l’an dernier. Et la perspective d’un retour dès cette année, d’une nouvelle tranche d’impôt sur le revenu entretient le flux des départs envisagés, voire réalisés.
Dans les destinations favorites pour l’exil fiscal de nos compatriotes figurent trois mégapoles : Londres et New-York pour les cadres de la finance, et Hong-kong pour les entrepreneurs, comme me le signale le cabinet d’avocats Lefèvre Pelletier, à Paris.
Les motivations de l’exil fiscal
Bien sûr, la hausse continue de la fiscalité des revenus et du capital depuis 2009 incite les gros contribuables à quitter la France. A savoir le retour de l’ISF au barème progressif, la majoration de l’impôt sur le revenu, la hausse des droits de donation et de succession. Sans oublier l’instabilité fiscale qui perturbe toute stratégie patrimoniale à moyen terme.
Pour couper tout lien avec la France, mieux vaut notamment vendre ses biens immobiliers. Pas étonnant dans ces conditions qu’un spécialiste de l’immobilier haut de gamme comme Barnes, ait enregistré en un an, 50% de mandats supplémentaires de mises en vente de grands appartements et d’hôtels particuliers situés à Paris.
Les mauvais calculs de la France
En se basant sur 5.000 exilés fiscaux qui quitteraient la France en 2013, les avocats du cabinet Lefèvre Pelletier se livrent à un rapide calcul. En faisant 2 hypothèses :
- chaque exilé fiscal aurait pu créer entre 10 et 100 emplois en France ;
- le coût d’un chômeur pour l’Etat tourne autour de 50.000 euros par an.
Sur un an, le manque à gagner pour l’Etat varierait entre 2,5 milliards d’euros (10 emplois perdus) et 25 milliards d’euros (100 emplois perdus par exilé fiscal).
Sur dix ans, le manque à gagner pour l’Etat des 5.000 exilés fiscaux ayant quitté la France en 2012, se chiffrerait entre 25 milliards d’euros (10 emplois perdus) et 250 milliards d’euros (100 emplois perdus par exilé fiscal).
D’où la conclusion de Jacques-Henry de Bourmont, associé a ce cabinet d’
avocats : « Au lieu de faire de la politique fiscale, nos dirigeants devraient mener une politique économique ». Une remarque de bon sens… pour réduire la pression fiscale et encourager la création d’emplois.