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Quatrième de couverture des Éditions Calman-Lévy:Cinq petites filles ont disparu. Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière. Au fond de chacune, un petit bras, le gauche.Depuis qu ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe d agents spéciaux ont l impression d être manipulés. Chaque découverte macabre, chaque indice les mènent à des assassins différents. La découverte d un sixième bras, dans la clairière, appartenant à une victime inconnue, les convainc d appeler en renfort Mila Vasquez, experte dans les affaires d enlèvement. Dans le huis clos d un appartement spartiate converti en QG, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire : tous les meurtres sont liés, le vrai coupable est ailleurs. Quand on tue des enfants, Dieu se tait, et le diable murmure…
Mon avis(spoilers possibles):Ce livre m’a tout d’abord interpellé par la couverture avec ce visage de petite fille qu’on croirait de porcelaine.Ses yeux n’ont plus rien d’enfantin,son regard est brisé presque fantomatique aussi.Quand on la regarde,on peut deviner le mal qui l’entoure et dont elle a été victime.
En lisant ce roman,j’ai eu l’impression de vivre un épisode réunissant à la fois Esprits Criminels et les Experts Las Vegas.En effet,l’histoire s’attarde aussi bien sur la traque du tueur,le profilage avec tout le jargon associé(scène primaire….)mais également sur l’aspect d’un crime:relevé d’empreintes,le luminol(semble t-il cancérigène)…etc.L’auteur est clair et précis tout en restant accessible à ses lecteurs.Au cours de l’enquête,l’équipe évoque les tueurs les plus célèbres comme Charles Manson et une fois encore,je pense à Esprits Criminels plus précisément à son générique où on y voit justement les photos des tueurs les plus connus.Malgré l’horreur de leurs actes,on en ressort fasciné,avide d’en savoir plus mais d’un autre côté,on est perplexe.Oui,le cerveau humain est une machine complexe,d’où vient l’envie de tuer?Comme d’habitude,on se rend compte que le milieu familial y joue pour beaucoup:l’absence ou la violence d’un des deux parents ou des deux(plus rare).Ce manque ou cette violence conduise le plus souvent l’enfant à développer des déviances comportementales où il reproduira une fois adulte le schéma parental.Ce qui est un peu plus effrayant encore est le fait que cette envie de tuer est en chacun de nous mais pour la plupart d’entre nous(et heureusement),elle est étouffée car on a encore cette faculté de discerner le mal du bien.Néanmoins,il suffit d’un événement pour tout faire basculer.
L’histoire réunit tous les codes du roman policier:une série de meurtre,le jeu du chat et de la souris entre le tueur et les enquêteurs.De ce fait,les personnages échappent difficilement aux stéréotypes du genre:divorcés,accro à leur boulot,un brin névrosé pour se mutiler…Bref,nous avons affaire à des personnes perdus,blessés dont le travail n’arrange rien à part les plonger davantage dans l’horreur et la solitude.De plus,le crime ici est particulièrement macabre et d’autant plus révoltant car les victimes sont des enfants.Tout au fil de la lecture,des questions s’enchainent chez le lecteur « pourquoi?Comment peut-on arriver à ce stade? ».Un sentiment d’indignation,de révolte apparaissent également même s’il ne s’agit là que d’une fiction.Dés le début,l’histoire se veut originale et fracassante et,elle l’est jusqu’à un certain moment.Ensuite,le rythme s’essouffle et on tombe dans les clichés et peut-être même dans la facilité en voulant que tout concorde,que tout s’assemble parfaitement.Par ailleurs,je m’attendais à la plupart des révélations sauf sur deux points qui m’ont particulièrement bluffé:le récit de la petite inconnue et la vraie nature d’un des personnages.Même si l’auteur sait le plus souvent maitrisé le suspens,on a souvent l’impression d’aller par certains moments trop vite et pour d’autres,trop lentement.En outre,l’auteur a fait l’impasse sur certaines questions et tel le Petit Poucet,il nous livre à la volée quelques indices dont il ne sera plus vraiment question plus tard dans le récit.Par ailleurs,les personnages m’ont paru trop nombreux et pour certains,peu exploités d’où parfois l’absurdité de certaines situations.L’auteur m’a semblé vouloir trop contrôler son roman,ses personnages et ce,jusqu’à la fin*(*qui m’a fait penser au final du film les Châtiments).D’autre part,j’ai trouvé dommage que le récit se fasse pratiquement que du point de vue des enquêteurs,l’alterner avec celui du tueur aurait fait gagner au roman plus de consistance,plus de richesse.
Pour conclure,je reste sur ma faim avec le Chuchoteur,tout n’a pas été expliqué ni démontré.La « seule » satisfaction que j’en tire c’est l’explication du titre dont je n’avais jamais entendue parler auparavant et dont j’ai trouvé l’évocation intéressante.
Ma note:14 sur 20.