Je voulais vous dire que je ne m’excuse plus…

Publié le 19 novembre 2012 par Sylvie-Uderzo

Souvent, lors des premières rencontres avec de nouveaux amis, je vois dans leurs yeux une lumière qui s’allume signifiant qu’ils m’envient, sous-entendu, d’avoir un père comme le mien…

Avec tous les “filles ou fils de”, je partage ce ressenti de ne pas être immédiatement regardée pour ce que je suis, simplement. J’ai pris l’habitude, bien sûr, c’est ça ou on va chez le psy trois fois par semaine… Le plus souvent, je le comprends très bien, c’est de la pure admiration pour le créateur, avec René Goscinny, du village Breton d’Astérix que ces nouvelles rencontres expriment. Heureusement, très vite, ils voient bien que chaque chose est bien à sa place, dans ma tête, je veux dire. Les Native Americans, la musique, la peinture, mon mec, mes enfants, les copines… Tout va bien.

Mais, si je suis très fière de l’artiste qu’est mon père, si je suis éblouie par son génie du dessin, il y a toujours un revers à la médaille. Et ce revers, c’est l’ombre que ces génies peuvent faire à leur progéniture. Certains l’intègrent bien et préservent, tant que possible, d’une manière ou d’une autre, leurs rejetons. Moi, je vais vous avouer qu’avec beaucoup d’amour, le mien de géniteur, en voulant me protéger, m’a bien gâtée question inhibition… L’amour est maladroit, parfois.

Il me fallait cette introduction pour expliquer pourquoi, alors que la peinture était à 18 ans mon objectif, j’ai rangé bien vite mes pinceaux. Après mon bac, je rêvais d’intégrer les Arts déco, mais mon père m’avait clairement signifié qu’avec le nom célèbre que je portais et, selon lui, le faible niveau que j’avais, je risquais d’être mal vue… Donc, il valait mieux que j’abandonne cette idée. C’était la vision de mon père, au siècle dernier… Je ne lui en veux pas, c’était à moi de ne pas l’écouter. À ma décharge quand même, face au Léonardo di Uderzo de la BD, franchement, je ne me suis pas sentie. C’est comme ça, le passé est passé!

Car, si, effectivement, j’abandonnais l’idée des Arts déco, mon plaisir du dessin ne me quittait pas. Et, avec l’âge, un certain équilibre venant, voilà cinq ans (tiens!), j’ai rouvert mes boites de peintures. Et là, j’ai retrouvé les odeurs, la sensualité du pinceau sur la toile et toutes ces choses qui font un peintre.

Dès les années 70, alors que j’étais adolescente, je me passionnais pour le portrait. Rien de plus classique n’est ce pas ? Et bien non, par pour moi, car j’étais littéralement fascinée par les yeux, les regards. Depuis j’ai entendu dire que le regard était le reflet de l’âme. Alors, admettons que ceci explique peut-être cela…

Anonymement, car je me souvenais des paroles de mon père, j’ai fait ces dernières années, l’école du Louvre. Rubrique…dessin. Puis deux ans à l’école Camendo pour apprivoiser les techniques du trompe-l’oeil, faux marbre, faux bois, patines. Et pour finir, 2 ans de formation à l’Institut Supérieur de Peinture Décorative de Paris… Les rencontres étaient passionnantes, j’y ai fait mes classes, celles que j’avais manquées aux Arts Déco… Pour en revenir, finalement, aux portraits, mon truc à moi, mais avec de grands yeux… Je suis une têtue.

Je vais donc partager mes toiles sur ce blog, en en postant régulièrement. Si cela vous inspire, je lirai tous les commentaires avec plaisir. Si vous n’aimez pas, vous ne regardez pas, c’est tout… Tout ça pour dire que je ne m’excuse plus…


 

Alors à très vite,

Sylvie Uderzo