Voilà au quotidien, j’attache mes cheveux en chignon. Mon préféré est le chignon douche, vous savez le machin noué à la va-vite le matin à la bourre, où chaque minute compte, et que par miracle, alors qu’habillée on ose faire face au miroir, on s’aperçoit qu’il tient, et juste avec deux épingles. Là, même légèrement de guingois, on ne touche plus, on ne fera pas mieux.
Mais les soirs où je suis seule, je m’entraîne. Je me tresse des couronnes, dresse des buns, roule des bananes, un tas de petits miracles, que le plus souvent réussi. J’ai investi dans des bandeaux, des élastiques, des barrettes savantes. Claire’s n’a plus aucun mystère pour moi. Bref, lorsque l’homme hey ho hey ho rentre du boulot, il me trouve joliment coiffée, et parfois même le voit. Si si, ça arrive …
Et puis y a le lendemain, alors que je crois maîtriser la méthode et où par chance je dispose d’un peu de temps, invariablement cela se termine par un fiasco. Magnifique. Les mêmes gestes, les mêmes accessoires, pas la peine de s’acharner, c’est fou-tu. Et tout le reste de la journée je vais arborer un machin sans nom, dont les mèches ne cherchent qu’à se faire la malle en toute anarchie.
Mais suis pugnace. J’y crois encore, et d’ailleurs là, j’y retourne. J’y arriverai un jour. J’y arriverai !