Cette étude menée auprès de fumeurs actuels et repentis, de 4 pays, révèle la sensibilisation croissante du public aux e-cigarettes électroniques, ces dispositifs dits « dispositifs électroniques de délivrance de la nicotine ». Si cette étude ne dédouane pas la cigarette électronique d'effets néfastes –encore inconnus- sur la santé, elle suggère, sous condition de preuves scientifiques crédibles et indépendantes de son absence d'effets indésirables, que son utilisation, en réduisant le nombre de fumeurs de tabac, pourrait bien avoir un effet positif en Santé publique. Ces résultats complets doivent être publiés dans l'édition de mars de l'American Journal of Preventive Medicine.
Les e-cigarettes ont été lancées en Chine en 2003, rappellent les auteurs et sont devenus disponibles partout dans le monde, via Internet. Elles ressemblent aux cigarettes traditionnelles mais produisent moins de toxines dans la fumée pour le fumeur. Cependant les effets toxiques ou de dépendance à long terme restent encore inconnus, a fortiori en raison des différences de concentration de substances et de nicotine selon les modèles. On ne connaît pas non plus quelle est leur attractivité pour les jeunes et les non-fumeurs-mais il y a fort à parier qu'elle est moindre que celle de la cigarette « traditionnelle ».
Alors qu'aucune étude épidémiologique n'a encore examiné ses modes d'utilisation, cette équipe internationale de chercheurs des États-Unis, d'Australie, du Royaume-Uni et du Canada a tenté d'y voir plus clair avec cette enquête portant sur la sensibilisation de l'e-cigarette, son utilisation et les perceptions des fumeurs de cigarettes, anciens et actuels. Le Pr Richard J. O'Connor de l'université de Buffalo (New York) a travaillé à partir des données de l'enquête International Tobacco Control (ITC) portant sur 6.000 répondants.
· Quelle sensibilisation ? La connaissance et la sensibilisation au dispositif atteint près de 47% de la population, et jusqu'à 73% aux Etats-Unis (où les e-cigarettes sont autorisées), à 20% en Australie (où elles sont interdites),
- les jeunes (18-24 ans) sont les plus sensibilisés, tout comme les communautés non-minoritaires à revenus élevés.
- Etre sensibilisé ou connaître la e-cigarette, c'est 16% de risque de l'essayer…
- 70% des répondants la voient moins nocive que la cigarette traditionnelle. C'est aux États-Unis et au Royaume-Uni que les risques sont perçus comme les plus élevés.
· Qui sont les utilisateurs actuels ? Des fumeurs occasionnels et comme les ex-gros fumeurs qui ont fumé au moins 20 cigarettes par jour.
· Pour quelle raison ?
- 80% pensent que la e-cigarette est moins nocive que la cigarette traditionnelle,
- 75% pour réduire leur consommation de cigarettes traditionnelles.
- 75% pour pouvoir « fumer » dans les espaces publics, ce qui l'utilisation de la e-cigarette pour combler une dépendance à la nicotine pendant des périodes d'abstinence forcée.
Une utilisation croissante: C'est donc un instantané de l'utilisation de l'e-cigarette, dans un contexte en évolution (législation, prévention) qui nous est apporté avec cette enquête. Ces conclusions suggèrent une tendance croissance de son utilisation vire de son adoption en particulier par les fumeurs. Les auteurs concluent donc à l'urgence de réunir des données sur ses effets et sous condition que la cigarette électronique n'attire pas les jeunes et les non–fumeurs et que ses effets ne soient pas néfastes, y voient une opportunité d'un outil positif contre le tabagisme.
Source: American Journal of Preventive Medicine (à paraître) DOI: 10.1016/j.amepre.2012.10.018- March 2013 Electronic Nicotine Delivery Systems: International Tobacco Control Four-Country Survey
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