l’économie mondiale et des problématiques internes à la Chine ont entraîné une baisse de la croissance économique chinoise et des investissements en Chine. Ceux-ci ont atteint en 2012 leur plus bas niveau depuis cinq ans, avec un repli encore plus marqué qu’au lendemain de la crise financière de 2009. Ainsi, les fusions-acquisitions réalisées en Chine ont reculé de 23% en volume et de 28 % en valeur sur l’année 2012. En revanche, le montant des investissements chinois à l’étranger a augmenté de 54% en 2012 par rapport à 2011 pour s’établir à un niveau record de 65.2 milliards de dollars.Un rebond du montant des investissements en Chine et une poursuite de l’augmentation des investissements chinois à l’étranger sont attendus pour l’année 2013.
Le volume des transactions est en baisse
Si l’on exclut les transactions financières ou liées au capital-investissement, la Chine a compté 2.953 transactions sur son territoire au cours de l’année écoulée, soit un recul de 21 % par rapport aux 3.744 de 2011. En termes de valeur, ces opérations ont représenté 97,1 milliards de dollars, contre 134,9 milliards de dollars en 2011 (-28 %). Selon Thierry Charpentier, responsable Transactions du China Business Group chez PwC : "Les tendances générales qu’illustrent ces résultats ne sont guère surprenantes quand on connaît l’environnement qui a prévalu en 2012. La lenteur de la reprise des économies occidentales, l’instabilité qui perdure autour de la zone euro, la transition au sommet du pouvoir en Chine et le ralentissement de l’économie chinoise ont mis en suspens de nombreuses opérations d’investissements en Chine."Cela ne veut pas dire pour autant que les investisseurs aient perdu le goût des affaires en Chine. À mesure que le cap de l’économie chinoise gagnera en clarté, que s’accélèrera la consolidation de l’industrie, que le nouveau pouvoir imprimera sa marque et que les économies étrangères commenceront à se redresser, on devrait assister à un fort rebond des investissements stratégiques en Chine en 2013 et au-delà, sauf circonstances imprévues.Comme en 2011, le Japon demeure l’investisseur étranger le plus actif dans le domaine des fusions-acquisitions en Chine, malgré un recul de 30 % exacerbé par la crise des îles Daioyu/Senkaku. Les États-Unis et l’Europe restent toutefois à l’origine des transactions les plus importantes en valeur.
Nouveau record
Si les transactions à l’étranger affichent un léger déclin en volume, passant de 206 à 191 opérations entre 2011 et 2012, leur valeur, en revanche, a atteint un niveau record, à 65,2 milliards de dollars, soit 54 % de hausse par rapport aux 42,4 milliards de dollars investis en 2011.Avec cette croissance de 54% en 2012, les opérations chinoises à l’étranger ont représenté en valeur un tiers de l’ensemble des investissements chinois à l’étranger et des investissements en Chine en 2012, soit un record historique. Selon Thierry Charpentier : "Un grand nombre d’autres transactions se profilent. Nous pensons que cette tendance à la hausse va se poursuivre fortement et que 2013 sera une nouvelle année record".
Autre tendance majeure, l’augmentation du nombre d’entreprises à capitaux privés réalisant des transactions de grande ampleur indique que le secteur privé jouera un rôle clé dans l’avenir des investissements chinois à l’étranger. Les opérations de fusions-acquisitions émanant de ce secteur ont connu un bond spectaculaire de 171 % en valeur en 2012. Selon Thierry Charpentier : "Ceci montre l’ambition des entreprises chinoises à capitaux privés. Il y a une forte volonté de se servir des fusions-acquisitions à l’étranger pour accéder aux marchés mondiaux, internationaliser des marques chinoises ainsi qu’importer technologies et savoir-faire pour les mettre à profit sur le marché chinois."