Ce week end, je suis passée à Dijon, et je vous passe les détails mais il se trouvait que j’avais avec moi un carton de 45 tours que j’écoutais petite fille. Vous savez, les « livres disques » du petit ménestrel. On met le disque, on suit sur le livre et ça fait « dingling » quand il faut tourner la page.
Cela faisait 2 ans qu’ils étaient dans le garage et que je voulais trouver un mange-disque dans une brocante. Sauf qu’on ne fait jamais de brocantes. 2 ans qu’il m’a fallut pour réaliser que ma mère avait toujours une platine sur sa chaine antédiluvienne.
Donc voilà, on a commencé par les classiques Peter Pan et Robin des Bois, qu’il avait déjà vu en DVD, il a dédaigné Candy (on le comprend) et Le village dans les nuages quand j’ai un peu insisté quand même pour l’initier à Albator.
Depuis on s’en sort plus, il chante le générique en boucle, veut que je fasse voler son bateau de pirate Playmobil et s’interroge beaucoup sur les « silvitres » => pourquoi diable sont-ce des feuilles de chou ?
Bref.
Tout ça nous a amené à penser, à repenser plutôt à notre enfance et à la sienne, et à nous dire finalement que ce que nous vivons n’est pas si différent : on mangeait déjà des Prince au gouter, des fraises Tagada, on jouait déjà aux Playmobils et aux Légo, on regardait déjà des dessins animés le mercredi. Notre intérieur n’était pas si différent : la télé couleur, tout le confort moderne…
Alors que si on remonte une génération plus loin, là, oui, bonjour le fossé : faire pipi dehors, laver son linge à la main, la maman plus souvent au foyer, tricoter puis détricoter pour faire le pull une taille au dessus, l’arrivée des premiers supermarchés, la première télé noire et blanc et l’orange à Noël. Le progrès était tel que FORCEMENT, les réflexes et habitudes n’étaient pas les mêmes d’une génération à l’autre, générant incompréhension et frustration.
Là finalement, entre nous et nos enfants, la différence majeure se situe dans les communications, les réseaux sociaux, la construction sociale qui se fera à la fois dans la vie réelle et le virtuel ? C’est la seule palpable. Nous sommes nés dans une société de consommation déjà bien établie qui me semble assez similaire à celle d’aujourd’hui même si elle est plus excessive, et notre milieu domestique est identique.
Du coup on s’interroge, au delà du clash inévitable de l’adolescence, arriverons-nous à mieux nous comprendre ?