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Grèce: le gouvernement lâche les chiens

Publié le 07 février 2013 par Eldon

repression Grèce: le gouvernement lâche les chiensLes Grecs n’en peuvent plus.

Les grèves, les mouvements de mécontentement et de résistance se multiplient. Le gouvernement grec s’entête dans sa politique folle et tout en fermant les yeux sur les exactions des nazillons de l’Aube Dorée, décide de réprimer, réquisitionner et même de revenir aux pratiques de la Grèce des Colonels pour mater la foule en colère.

« Après avoir brisé la grève des travailleurs du métro d’Athènes le 24 janvier dernier en les réquisitionnant et s’emparant du principal dépôt, le gouvernement grec [ voir La police prend d’assaut le principal dépôt occupé du métro d’Athènes ] remet ça. En moins de deux semaines.

Il vient de décider ce mardi matin 5 février d’émettre des ordres de « mobilisation civile » [réquisition] afin de briser les grèves tournantes que les travailleurs sédentaires mènent depuis six jours avec les marins navigants. Cet ordre de réquisition intervient au moment même où les travailleurs du transport maritime venaient de décider de prolonger leur mouvement de 48 heurs, c’est-à-dire jusqu’à vendredi prochain.

Les grévistes se battent pour une nouvelle convention collective, le remboursement intégral des arriérés de salaire que leur doivent les compagnies de ferries, la fin des embauches de travailleurs sans papiers ni couverture sociale et l’annulation d’un plan qui diminue le nombre de travailleurs nécessaires dans chaque équipe, ce qui ouvre la voie à des licenciements.

Les ordres de réquisitions devraient être distribués aux travailleurs en grève d’ici la fin de la journée, avec l’objectif d’une reprise du travail le lendemain mercredi à 6 heures du matin.

Prisonniers torturés

La politique répressive de l’Etat grec prend de l’ampleur et se vérifie à tous les niveaux, contre les travailleurs en grève, les lieux occupés et autogérés, les personnes détenues, les migrants… en arrêtant les manifestants (squatters comme syndicalistes) et en couvrant les descentes et les attaques des néo-nazis contre les étrangers ou les lieux du mouvement antagoniste comme ce samedi soir à Athènes contre un centre social et un squat dans le quartier Zografou. Mais cette fois, plusieurs centaines de personnes, activistes et habitants du quartier, se sont rapidement regroupés et les ont chassés. Quelques fascistes se sont même retrouvés à l’hôpital.

La main de fer s’applique sans vergogne. Ce même mardi, le ministre de l’Ordre public a reconnu l’utilisation d’un logiciel de retouche par la police pour maquiller les photos de 4 jeunes détenus, qui ont été arrêtés vendredi dernier, officiellement accusés de participation à un hold-up commis dans la localité de Velventos, près de la ville de Kozani, au nord-ouest du pays. La police accuse certains d’entre eux d’appartenir à une « organisation terroriste » anarchiste.

D’après ce ministre, les blessures ont eu lieu au moment des arrestations et les retouches apportées aux visages par le logiciel Photoshop devaient aider des « témoins » à reconnaître les arrêtés. Bref, en publiant les photos retouchées pour faire appel à la délation, la police s’est en quelque sorte auto-accusée de tortures ! En février 2012, la police avait déjà publié les photos de 5 détenus et de 23 personnes à la suite d’une manifestation particulièrement massive et combative contre les mesures d’austérité.

Les parents d’un des détenus, Andreas Bourzoukos, qui ont pu le voir 15 minutes le dimanche 3 février dans les locaux de la police ont dénoncé qu’il était menotté à une chaise pendant toute la durée de la visite. Il leur a informé que, alors qu’il était menotté les mains dans le dos dans une cellule du département de la police de Veria, les flics lui ont mis une cagoule sur la tête, l’ont forcé à s’agenouiller et l’ont frappé pendant environ quatre heures sur la tête, la figure et l’estomac, et que quelque uns de ses cheveux ont été arraché de force. Cela s’est passé sans aucune résistance de sa part. Il va sans dire que les flics l’ont aussi menacé tout le long et l’ont insulté de la manière la plus vulgaire.

Les conséquences des tortures ci-mentionnés sont les suivantes : sang dans l’urine, vertiges sévères, maux de tête, hématomes sur toute la figure, hématomes aux deux yeux, tout comme des éraflures et des ecchymoses sur le corps.

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Ses parents ont rapporté que son visage était méconnaissable et que sa voix était altérée à cause de tous les coups sur ses maxillaires.

Dans une lettre ouverte, la mère d’Andreas Bourzoukos, médecin dans un service d’urgence, a déclaré : « Les mécanismes répressifs en Grèce ont copié le modèle des tortures de la prison de Guantanamo. Mon fils, ainsi que les autres prisonniers, n’ont pas été traités comme le sont d’autres suspectés pour des infractions du Code Pénal, mais avec une haine particulière, parce qu’il est anarchiste. Les tortionnaires, dissimulés derrière les capuches, restent intouchables. Jusqu’à quand ? »
Après avoir cité l’article 137a du Code Pénal concernant la torture et les mauvais traitements de la part des personnes dépositaires de l’autorité, elle conclue : « Enfin, étant moi-même médecin (spécialiste en médecine d’urgence pré-hospitalière), j’affirme que les premières heures après un traumatisme sont critiques quant au futur potentiel des blessures et des lésions cérébrales. La nécessité impérieuse d’examens de contrôle immédiats et de soins hospitaliers concerne toutes les personnes arrêtées qui ont été maltraitées.
Je considère que ceux qui sont en charge de l’affaire sont directement responsables de tout dommage qu’ils pourraient avoir causé ».

D’après la presse, parmi les quatre jeunes détenus, figure Nikos Romanos, 20 ans, qui était un témoin clé dans le procès du meurtre d’Alexis Grigoropoulos, l’adolescent de 15 ans qui a été abattu par un policier en décembre 2008, ce qui avait provoqué à l’époque, un formidable soulèvement de la jeunesse dans tout le pays…. Ce qui pourrait expliquer le surcroit de « haine » de la part des flics.

La police ne chôme pas

Vendredi 1er février dans la soirée, un père de famille de deux enfants, de nationalité sénégalaise, âgé de 37 ans, Cheikh (Babacar) Ndiaye est décédé à Athènes alors qu’il cherchait à échapper à la police qui le poursuivait après avoir pillé son étal. Il est mort sur la voie ferrée à la station de métro Thiseio.

Les policiers ont chassés Cheikh dans le cadre d’une vaste opération visant à virer les vendeurs ambulants migrants de la zone touristique de Thiseio. Les amis et proches de Cheikh Ndiaye qui voulaient se rassembler sur les lieux ont été repoussés par des unités de police anti-émeute.
Ce dernier décès survient deux semaines après que des néo-nazis de l’Aube Dorée aient assassiné un Pakistanais de 27 ans, Shehzad Luqman, également à Athènes. »

Source:  Organisation Communiste Libertaire.


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