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Les belles phrases ne font pas les idées les plus lumineuses

Publié le 07 février 2013 par Corboland78

Est-ce l’imminence du nouvel an Chinois ou plus prosaïquement l’avalanche de proverbes de même origine tombant régulièrement sur le fil d’actualité de mon profil Facebook, en tout cas je plains sincèrement ces pauvres orientaux.

C’est vrai, quand on n’est pas un sinologue confirmé comme c’est mon cas, vu de ma fenêtre j’ai l’impression que les habitants de l’Empire du Milieu ne peuvent pas ouvrir le bec sans citer un proverbe quelconque pour toutes les occasions de la vie. « A travers la fente d’une porte, on ne voit l’homme qu’en petit », « Avec le temps et la patience, la feuille du mûrier devient de la soie », « Au sommet de la montagne où que l’on tourne sa tête la vue est la même » etc.

Vous ne me ferez pas croire que dans ce plus d’un milliard de Chinois on ne trouve que des intellectuels lettrés ou des sages dont la parole chiche est pleine d’un enseignement universel. Comme partout ailleurs, il doit certainement – obligatoirement même – y avoir un fort pourcentage d’imbéciles et de neuneus ne s’exprimant qu’en « merde ! » et autres grossièretés locales.  

Quant à leurs fameux proverbes, dont l’origine n’est pas toujours confirmée, on pourrait les regarder de près et passé l’appréciation favorable sur la tournure de la phrase, s’interroger sur le fond. Par exemple celui-ci, « Tombe sept fois, relève-toi huit fois ». Pardon ? Ah, on me dit dans mon oreillette qu’il serait japonais, qu’importe il fera l’affaire. La phrase est belle, concise et sonnant bien, présentant un aspect sérieux et a priori profond certes, mais au-delà ? Elle fait référence à quelqu’un qui s’écroule maintes et maintes fois, trouvant néanmoins les ressources pour se relever toujours. Bravo ! Dans la théorie du moins. Application pratique, il s’agit peut être d’un gars trop fier pour se servir de sa canne et pas assez costaud pour sortir sans, qui se casse la gueule régulièrement, conséquence de son ego démesuré ? Alors, au lieu de glorifier le fait qu’il est capable de se relever sans relâche, il serait plus souhaitable de condamner sa bêtise et lui recommander de consacrer son énergie à ne pas tomber en respectant les règles les plus élémentaires du bon sens ? Comme quoi les belles phrases ne font pas les idées les plus lumineuses.

Alors je pose la question, à quoi servent tous ces beaux proverbes balancés à tort et à travers ? La réponse nous vient encore d’un proverbe Chinois, « Celui qui pose une question risque cinq minutes d’avoir l’air bête, celui qui ne pose pas de question restera bête toute sa vie. »


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