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Nicolas Sarkozy doit-il craindre une crise politique majeure ?

Publié le 09 avril 2008 par Exprimeo
Nicolas Sarkozy prend l'initiative de création d'un comité de liaison au sein de la majorité présidentielle. Doit-il craindre une crise politique majeure ? La majorité présidentielle est déjà en crise. Il a fallu quelques semaines pour que la prise de conscience de l'importance de la défaite des élections locales. Dans les chiffres, 2008 est à la majorité présidentielle actuelle ce qu'avait été 1983 à la majorité présidentielle d'alors. A partir de 1983, l'alternance politique avait été perçue comme inéluctable et avait d'ailleurs abouti à l'alternance de 1986. Les jours passant, la grogne des parlementaires UMP est d'autant plus forte qu'ils découvrent une nouvelle donne pratique. Il faut trouver des locaux de permanence pour remplacer le bureau de l'Hôtel de Ville, recaser des collaborateurs désormais au placard ou déjà licenciés pour les emplois de cabinet ... ; bref, s'organiser avec des moyens humains et matériels sans aucune mesure avec la logistique d'une Mairie. Au même moment, l'opinion a le sentiment que son message n'est pas "passé". Le plan de rigueur impacte le moral des classes moyennes. La récession économique est reconnue. Il suffit de parcourir les informations économiques venant des Etats-Unis pour constater l'ampleur du "ralentissement". Dernier exemple en date, la vente de maisons existantes s'effondre et atteint un plancher au niveau le lus bas depuis 2000. Aucun analyste Américain ne conclut à la "sortie du tunnel" bien au contraire. En Espagne, Zapatero intègre cette donne pour lancer un plan de soutien à l'économie. En France, Nicolas Sarkozy bataille pour faire passer 7 milliards d'économies soit une goutte d'eau dans l'océan des économies à faire pour redresser sérieusement les comptes publics. Bien plus gravement, ce plan intervient au moment où l'opinion a décroché. L'entrée en fonction a été tellement ratée qu'il y a désormais des doutes sur la capacité à recréer la confiance. Les grondes lycéennes ne prévoient rien de bon à cette étape calendaire. L'an dernier, à la même époque, voter Sarkozy était à la mode. Aujourd'hui défendre Sarkozy n'est même plus de mode alors que dire de quelques mots de soutiens. Le parallèle avec les circonstances de mai 1968 a de quoi inquiéter. Cette France qui s'ennuie avec d'exprimer la colère parce que se considérant comme incomprise par une élite déconnectée du quotidien. Une crise majeure n'est pas à écarter. Le pays a transféré l'espoir sur la gauche alors même que celle-ci n'offre aucune alternative programmatique sérieuse. Il est certain que le Président doit trouver une nouvelle offre politique et que cette offre n'a pas encore été esquissée et qu'elle ne peut se limiter à un seul "nouvau style présidentiel".

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